Résumé :
Voici l'histoire d'un combat. Celui qu'une mère n'a pas su mener. De ses observations à ses ressentis, elle balaye chacune de ses rencontres avec la nourrice de ses enfants. Rien de grave ne s'est vraiment produit, et pourtant, elle se retrouve presque dévastée face à celle qui la fait douter de tout. Et principalement de son rôle de mère.
Derrière les apparences de la courtoisie, ces deux femmes n'ont jamais fait jeu égal. De sa difficulté à s'affirmer, Violaine Ascarel a développé une méfiance, une vacillation, jusqu'à la tourmente. Comment s'est-elle délivrée de ce sentiment ? De quelle façon s'est achevée cette relation toxique ? Et les enfants dans tout ça ?
Extrait :
"Camille a hurlé, tempêté, poussé de hauts cris. Et nous sommes restés sourds. Ses pleurs, c'est tout ce qu'elle avait pour se défendre, se révolter, appeler au secours. Et nous, sa famille, n'avons pas voulu l'entendre. C'était de son côté que quelque chose n'allait pas, Camille n'avait pas de raison de se comporter comme ça. Elle devait accepter, apprendre à se maîtriser. On déformait son message en lui renvoyant l'idée que sa souffrance était un caprice et on minimisait la situation pour arriver à la supporter."
Mon avis :
Contrainte de changer d'assistante maternelle, Violaine Ascarel débute un contrat avec S. Les premiers jours sont difficiles pour la petite Camille, qui n'a pas encore tout à fait 2 ans. Son ancienne nounou était parfaite, et les règles de S. semblent différentes. Malgré la fin de la période d'essai, clairement non concluante pour Camille, la maman (et le papa ?) décide de continuer avec S. S'en suivent des mois de souffrances mentales pour la petite fille qui se sent mal avec S. Cependant, la maman peine à prendre une décision adaptée. Elle ne fera pas machine arrière et en sortira avec de la rancœur et beaucoup de remords.
Dans ce témoignage, on perçoit dès les premières lignes l'état d'angoisse de la petite Camille. L'assistante maternelle ne cache rien (ou presque) : elle pleure du matin au soir. On a mal au cœur pour cet enfant visiblement en souffrance; d'autant que chez son ancienne nounou, tout allait pour le mieux. Au fur-et-à-mesure, la mère nous explique que S. est plus ferme, plus vicieuse dans ses propos : elle dit que Camille est une enfant difficile, fait des remarques déplacées sur l'éducation ou ses comportements. Elle n'aurait que peu de gestes d'affection et se montre inflexible. On sent que cette femme impose sa loi : tout doit se faire à sa façon. Ainsi, elle n'inclut pas les parents et leur propre éducation dans la garde des enfants, elle ne s'adapte à aucun d'entre eux.
Non pas qu'elle soit maltraitante, mais son attitude est inappropriée avec des enfants : le langage, son comportement à elle, etc.
Les mois passent et Camille évolue dans cette ambiance au quotidien : stresse, crainte, pleurs. À son entrée à l'école, c'est sa petite sœur qui est à présent gardée par S. Alors que les éléments accablent cette assistante maternelle, les parents continuent à faire appel à ses services. Heureusement pour elle, Léa ne sera pas le souffre-douleur de S., pas comme sa sœur. Mais les jugements et les rapports de force entre S. et la maman se poursuivent...
Violaine n'a pas le cran de s'imposer, on le sent. Mais on ne peut être qu'interloqué par cette passivité : le père n'aurait-il pas pu agir de son côté ? (il est complètement absent dans le témoignage) Ou des professionnels, comme le Relais d'Assistantes Maternelles ou la CAF ? La mère prend contact avec ces premiers à la fin du contrat de Léa, soit bien trop tard. Cela aurait pu permettre d'apaiser la situation ou de prendre les décisions nécessaires. C'est triste de voir où on peut arriver à cause d'une personne, d'autant que je n'ai pas été surprise par l'attitude (choquante) de S. Malheureusement, il y a des assistantes maternelles défaillantes, qui ne sont pas faites pour ce métier.
Il faut espérer que ce livre, cet exutoire pour la mère, l'a aidé à tourner la page sur ces années difficiles; et qui sait, qu'il puisse aider des mères qui vivraient une situation semblable.
Ma note : 3/5
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