"La damnée de Castlewood" de Mickaël Druart

Genre : Nouvelle, Horreur, Fantastique

Résumé :
Sourde aux sombres rumeurs entourant le lieu que l'on prétend maudit, Abigail Brown accepte un poste de gouvernante au sein de l'orphelinat de Castlewood. Mais tandis que dans le regard brisé des enfants s'abat l'effroyable vérité dissimulée entre les murs du château, Abigail se voit délivrer un funeste présage. Toutes les gouvernantes, avant elle, se sont indignées du sinistre traitement infligé aux orphelins de Castlewood.
Toutes, finalement, y ont pris part.
Après avoir cédé à la folie.
Après avoir cédé à la Damnée.

Extrait :
"– Cet orphelinat est maudit… Tu sais ce qu'ils en disent, à Castlewood. – Et j'en ai franchi les portes. La gouvernante qui m'a accueillie a été charmante, et je suis certaine que je m'y plairai. Ne crois pas aux rumeurs…
Dans un frisson d'effroi, Virginia ferma les yeux, mais attrapa avec plus de force les mains de sa fille.– Les enfants… Ils entendent les enfants crier… Et ceux qui y sont entrés… On dit qu'ils ont vu des choses.
D'un baiser sur le front de sa mère, Abigail tenta de la rassurer.
– Ce ne sont que des rumeurs, Maman. Pourquoi m'auraient-ils embauchée, s'ils étaient si terribles ? Ai-je le profil d'une gouvernante sadique ?"

Mon avis :
Il y a des années, dans l'orphelinat de Castlewood, Ebenzer est devenu le souffre douleur de ses camarades, en particulier de Garance, la meneuse. N'arrivant plus à supporter cela, il se réfugie dans la bibliothèque où il trouve un livre qui pourrait l'aider à se défendre et à régler ses problèmes. Grâce à celui-ci, il invoque la Damnée… sans imaginer les répercussions que cela aura durant des décennies.

Trente-trois ans plus tard, Abigail accepte de devenir gouvernante dans cet établissement, réputé étrange, hanté et où les enfants y seraient maltraités. Faisant fi des rumeurs, elle prend son poste, non sans une certaine appréhension. Elle découvre une centaine d'enfants, aux airs hagards et tristes. La demeure est dans le même état : lugubre et sombre. Les autres gouvernantes ne semblent pas plus avenantes, surtout la méprisante Miss Peterson; sans parler de l'inquiétant Directeur. 
Quelques jours après son arrivée, de curieux événements se multiplient pour Abigail, la faisant douter de sa santé mentale. Pourtant, les paroles farfelus d'une fillette lui reviennent. Elle n'en avait pas tenu compte ce premier jour, mais si elle avait raison ? Les comportements des autres adultes sont tous malsains, elle se sent seule. Pourra-t-elle rester longtemps à son poste ? Doit-elle persévérer, au risque de perdre la raison ?

Cette nouvelle est le prequel du livre Les enfants de Castlewood . Nous découvrons donc les origines de l'histoire de l'orphelinat de Castlewood. Dans une ambiance tout aussi sinistre, on fait la connaissance furtive de quelques enfants, qui ont conduit à libérer la Damnée; puis les conséquences que cet acte provoquera. C'est aux côtés d'Abigail que nous allons pénétrer dans l'orphelinat et voir l'envers du décor.
On est très vite peiné par les orphelins : leur existence est rendue misérable par les adultes qui les encadrent. Ils dorment, mangent, et n'ont aucune autre activité. Même si l'auteur ne s'attarde pas sur les sévices qu'ils peuvent endurer, on les perçoit pourtant bien. Quand la belle et gentille Abigail arrive, elle se dit qu'elle saura les aider. Elle semble avoir le cœur sur la main et se sent prête à affronter ses collègues pour le bien-être des enfants. Abigail est le seul personnage qui apporte de la bienveillance. Pourtant, les choses vont vite basculer dans la folie, l'horreur et l'incompréhension. 

L'atmosphère de cette nouvelle est dramatique et angoissante. On s'imagine très bien à l'intérieur des murs de Castlewood et on se sent mal à l'aise en lisant : les émotions d'Abigail sont bien décrites. D'ailleurs, ces sentiments sont renforcés lorsqu'on lit les passages de son journal intime. On discerne bien la panique et la crainte. La sensation d'être oppressé est constante.
Implacable, le récit est prenant, rythmé et se lit très rapidement. Le dénouement nous amène au commencement du premier opus : la boucle est bouclée. Pour moi, il est donc nécessaire de lire Les enfants de Castlewood avant celui-ci pour ne pas spoiler des éléments de l'intrigue. J'ai bien aimé cette nouvelle dont la plume est toujours agréable à lire. J'ai une petite préférence pour Les enfants de Castlewood, où j'ai retrouvé plus de suspense et d'intensité.

Ma note : 4,5/5

Intéressé.e par ce livre ? Vous pouvez le trouver ici → https://amzn.to/2OR3tPx