"En quête d'Elena" de Lise Pradère

Genre : Roman, Policier, Polar

Résumé :
PUTEAUX, région parisienne.
Elena Vassiliev, jeune et brillante géologue, est retrouvée morte dans son appartement, le visage couvert d'ecchymoses, la tête dans une flaque de sang.
Le commandant Gignac du SRPJ, policier solitaire et bourru, arrive sur place. Aucune trace d'effraction n'est relevée, mais une fouille rapide lui permet de trouver un carnet contenant des photos et des pages manuscrites, certaines écrites en langue étrangère, mélangées à des croquis et autres éléments ; un objet suspect qu'il va devoir décrypter.
Des bureaux feutrés de la Défense, aux vallées oubliées de l'Isère, en passant par une plateforme pétrolière norvégienne, le commandant Gignac tentera d'en savoir davantage sur la victime et ses relations. Mais l'histoire de cette femme, qui fait écho à sa vie personnelle, risque de troubler sa vigilance.

Extrait :
"La jeune femme était allongée dans le salon, drapée dans un peignoir de soie, ses longs cheveux blonds relevés en chignon. De loin, on aurait pu croire à une scène de série à l'eau de rose. De près, on était plutôt dans une série noire : son visage parfait portait des ecchymoses et sa tête reposait dans une mare de sang. Les apparences sont parfois trompeuses... 
Le commandant Gignac du SRPJ venait d'arriver sur les lieux du crime. [...]
- Bonjour ! lança-t-il. Quelqu'un peut me faire un topo ? [...]
Pelletier, le jeune adjoint de Gignac, sortit son carnet.
- Elena Vassiliev. Célibataire, née le 20 octobre 1985, au Turkménistan, naturalisée française, annonça-t-il."

Mon avis :
Le commandant Gignac est appelé sur une affaire de meurtre. La victime est Elena Vassiliev, une jeune femme géologue salariée de l'entreprise Haliotis compétente dans le domaine du pétrole. Dans son appartement, Gignac trouve un petit carnet où Elena faisait des confidences en français et en Turkmène, elle y gardait également une photo et avait inscrit des symboles. Le policier et son équipe vont interroger l'entourage professionnel et personnel de la jeune femme afin de résoudre ce crime. Plusieurs pistes se dessinent, complexes et sensibles. L'enquête ne manquera pas de rebondissements et d'action.

Au fil des pages, Gignac retrace la vie d'Elena. Une belle jeune femme, réfugiée à l'âge de 12 ans. Ses parents ont fui leur pays d'origine. Bien insérée en France, elle n'avait pourtant que peu d'attaches. Ses collègues (Chloé, Alban de Sauvigny,...) la décrivent comme sérieuse mais réservée. Elle ne se confiait pas à eux sur sa vie privée. Pourtant, il semblerait que certains en sachent plus que ce qu'ils prétendent... Concernant sa vie privée, Gignac découvre rapidement qu'Elena entretenait une liaison secrète avec un homme. Des échanges de mails montrent cependant que c'était loin d'être idyllique; il s'agissait même d'une relation toxique... Quelques mois avant sa mort, elle avait rencontré Yann, un bel homme qui lui faisait voir la vie autrement. L'un des amants aurait-il appris l’existence de l'autre ? Gignac rencontre Virginie, une ancienne professeure qui a aidée Elena à son arrivée en France. Elle va nous en apprendre un peu plus sur sa jeunesse : Elena était très amie avec Gülsen, une autre réfugiée. Plus jeunes, elles étaient impliquées pour les droits des sans-papiers et avaient d'ailleurs dénoncé des pratiques très douteuses de voyous et de policiers ripoux; cela leur avait valu à tous la prison... 
Crime passionnel ? Vengeance ? 

Alors que l'on progresse aux côtés de Gignac, d'autres événements surviennent. Certains en lien avec l'enquête, d'autres concernant la vie privée du policier. Divorcé et père d'un adolescent de 16 ans, Antoine Gignac est un vieil ours attachant. Il ressasse son passé, regrette d'avoir perdu sa femme et aimerait avoir plus de complicité avec son fils. Même s'il parait bourru, on se rend vite compte que c'est quelqu'un de juste et bienveillant. Ses coéquipiers Pelletier, Seb et Cyril l'apprécient et se moquent gentiment de son manque de modernisme. Ils se complètent bien et forment une équipe efficace.

Dans une ambiance tendue, on prend plaisir à lire l'avancée de l'enquête de Gignac. Dynamique, le récit nous entraîne de Paris à Grenoble, en passant par la Norvège. J'ai aimé l'équipe d'enquêteurs et leur humour. Elena est mise au centre de l'intrigue : Gignac la fait vivre au travers de ses investigations et on a l'impression de la voir évoluer au fil des pages, comme les autres personnages. Les différentes pistes suivies par les policiers apportent du mystère et du suspense : on s'interroge sur le coupable jusqu'à la fin. Bien ficelée, l'histoire est entraînante, j'ai eu du mal à lâcher le livre une fois commencé. Le dénouement m'a satisfaite, il réserve quelques surprises. La seule chose qui ne m'a pas passionnée, c'est le domaine de travail d'Elena, en lien avec l'exploitation pétrolière; parfois trop technique pour moi. Fluide, l'écriture de l'auteure est agréable, soignée.

Ma note : 4,5/5

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