"Le violoniste : Coup d'archet" de G.E. Froideval

Genre : Roman, Thriller

Résumé :
Franz Schligg, violoniste de talent, est un homme adulé ou détesté : virtuose pour les uns, mégalomane pour les autres. Les femmes qu'il séduit puis rejette, le considèrent comme un monstre.
Jusqu'au jour où, confronté à une femme qui lui tient tête, il la tue d'un coup d'archet. Accident ou pulsion ?
Pris dans l'engrenage de sensations qu'il peine à contrôler, dépassé par ses actes et ses mensonges, sa vie bascule lorsqu'il devient le témoin d'un crime. Guetté par la folie, tiraillé par ses émotions, cerné par la paranoïa, Franz précipite sa chute d'un nouveau coup d'archet. Cet acte le conduit à Karl, un tueur à gages qui lui propose un sordide marché : contraindre le violoniste à remplir ses propres contrats lorsque la cible à atteindre est une femme.
À contrecœur, Franz accepte afin de se donner le temps de trouver le moyen de s'affranchir de sa dette. Lorsque le corps de sa première victime est retrouvé dans d'étranges circonstances, l'étau se resserre autour du violoniste, lequel n'envisage qu'une seule solution à ses problèmes : la fuite.
Mais à quel prix ?

Extrait :
"Franz Schligg, disciple du grand virtuose, Jakob Shahn, était l'un des plus talentueux violonistes du XXIème siècle. Bien qu'il eût débuté à l'âge où son mentor offrait déjà des récitals, son niveau dépassait toutes les attentes de son pygmalion.
Il suscitait l'admiration, surtout auprès de la gent féminine qu'il captivait d'un claquement de doigts, – une autre technique apprise de son maître. Or, Franz en tirait profit d'une façon bien particulière.
Le violoniste était un homme versatile, complexe. Il s'adonnait à un jeu duquel il ressortait toujours vainqueur : faire en sorte qu'une femme minutieusement sélectionnée s'abandonne à lui, s'en amuser et, pour finir, la rejeter. Ce refus, vécu comme une humiliation par la victime du jour, lui apportait un divertissement inouï et délicieux."

Mon avis :
Franz, un célèbre violoniste formé par Jakob, décide d'arrêter sa carrière solo et se fait embaucher dans un orchestre que gère son mentor. Ce talent d’exception cache une personnalité malsaine qu'il ne tarde pas à mettre en pratique au sein même de l'orchestre où il joue. Sous une impulsion, il en vient à tuer une jeune femme. En dissimulant les preuves, il est vu par un homme qui va le couvrir et l'aider à faire disparaître le corps, en échange de services. La vie de Franz bascule et devient ingérable.

Au fur-et-à-mesure des événements, on apprend à connaître Franz. Ce personnage peu aimable et torturé n'a pas eu un parcours comme tout le monde. Les explications que l'on découvre ne le rendent pas plus sympathique. J'ai détesté cet homme macho et irrespectueux. Son mentor est en partie responsable de ce qu'il est devenu : Jakob n'est pas beaucoup plus attachant. On a plus d'empathie pour les femmes humiliées par Franz.
Concernant l'intrigue, on est au cœur des homicides, du côté du meurtrier, puisqu'il s'agit de Franz. Tout commence avec Liesl, une musicienne de l'orchestre qui prend un malin plaisir à humilier le violoniste pour venger Lili, son amie. Vexé, Franz la tue avant de se rendre compte de son geste. Il tente de dissimuler le corps et ses affaires mais se retrouve en lien avec Karl, un homme qui a découvert son crime. C'est ainsi que commence son travail pour cet énergumène sans scrupule. La situation glaçante et morbide n'empêche pas Franz de continuer sa séduction auprès d'Andréa, de Teresa, ainsi que d'autres femmes. Il poursuite sa vie, tantôt envahi de remords, tantôt l'esprit libre.

Dans ce roman, la musique classique, plus particulièrement le violon, est au cœur de ce thriller. Ce contraste est saisissant. Malgré l'intérêt de l'intrigue, je n'ai pas accroché à l'histoire. La situation atypique dans laquelle se trouve Franz, prise souvent de manière légère, m'a un peu dérangée. Franz se confie en effet à plusieurs personnes de son entourage sur ses crimes, mais personne ne réagira et ne semble réellement bouleversé. De plus, la police en charge des disparitions de femmes, fait le lien avec le violoniste mais sans pour autant pousser les interrogatoires, ni mettre Franz en garde à vue. Les cadavres gravitent pourtant de façon évidente autour de l'homme et son comportement ambivalent trahit son implication.

C'est donc avec déception que je termine le livre, mais aussi avec regrets d'être passée à côté de cette histoire, car je trouve intéressant et instructif le milieu artistique dans lequel nous évoluons. De plus, le rythme du récit est dynamique, l'ambiance est sombre : nous sommes plongés en pleine angoisse aux côtés de Franz. Enfin, la plume de l'auteure est agréable à lire et soignée.

Ma note : 2,5/5

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Service Presse