"Ceux de la rue Haute" d'Armelle Guilcher

Genre : Roman, Cosy-Mystery

Résumé :
À 32 ans, Anaïs est chroniqueuse sur une radio locale et occupe un appartement dans un immeuble de la rue Haute, à Kérioret, commune bretonne. Complexée par son physique, elle s'est construite au fil des années une carapace d'insensibilité qui freine et dénature ses rapports aux autres.
Alors qu'elle s'ennuie passablement dans son travail, son employeur la met au défi d'écrire un livre et de le faire éditer. Si elle y parvient, elle pourra enfin animer l'émission culturelle qu'elle convoite tant. De quoi mettre du sel dans sa vie de femme solitaire, en quête de reconnaissance.
Pour son roman, Anaïs décide de mettre en scène le meurtre fictif de sa voisine, Madame Mordrel, avec laquelle elle entretient des rapports conflictuels. Mais elle est loin d'imaginer que la réalité peut dangereusement rejoindre la fiction...

Extrait :
"Kérioret, une commune du Finistère.
Rue Haute. Une rue comme toutes les rues. Celle-ci est en pente.
[...]
En s'approchant de chez elle, elle repère soudain une agitation inhabituelle : des policiers en uniforme, les avertisseurs lumineux de voitures de pompiers et d'ambulance.
Son cœur s'affole. Quel drame s'est noué dans son immeuble ? Un incendie ? Pas d'odeur de fumée, pas de grande échelle déployée. Un accident alors ? Quelle sorte d'accident pour mobiliser autant de monde ?"

Mon avis :
Peu après écrit un polar grandement inspiré de son quotidien, Anaïs constate un beau jour que le meurtre de sa voisine est devenu réalité. Paniquée, elle se demande si son livre a un lien avec cet assassinat et craint également d'être inquiétée par la police. Elle tente alors d'élucider elle-même l'affaire...

Dans ce roman, raconté à la troisième personne, j'ai découvert une jeune femme indépendante au fort caractère. Son manque de confiance en elle se caractérise par des piques régulières à son entourage : son frère, sa mère, son collègue, son patron, et surtout Mme Mordrel, sa terrible voisine. Si parfois son sarcasme et son auto-dérision sont plaisants, je l'ai toutefois trouvée assez pénible. J'ai eu du mal à m'attacher à elle car elle passait d'un extrême à l'autre : se plaindre ou en faire trop. Le personnage de Mme Mordrel est tout aussi agaçant, mais cela lui va bien. J'ai bien imaginé cette concierge qui dirige l'immeuble, imposant ses choix et râlant après tout et rien. Les autres personnages, plus secondaires, sont plus ou moins touchants. Je regrette que le policier n'ait pas eu plus d'importance dans l'histoire.

Intéressante, l'intrigue évoque donc un crime commis dans l'immeuble d'Anaïs. La mégère du premier étage a été tuée. Si cela ne l'attriste pas, elle est curieuse de connaitre le coupable, tout comme le lecteur. Y-a-t-il un lien entre son bouquin et la mort de Mme Mordrel ? Un lecteur dévoué qui lui aurait rendu service ? Ou est-ce une vengeance, un hasard total ? Prise dans ma lecture, et après avoir cerné le contexte grâce à un (long) flash-back, j'ai été cependant un peu déçue que l'enquête ne soit pas centrale. La vie privée d'Anaïs (lien avec ses parents, son travail) déborde trop, à mon goût, sur le côté policier. J'ai toutefois été contente de connaitre la vérité, même si le dénouement est un peu noyé dans d'autres informations.

Léger, ce polar comporte un bon scénario et un peu de suspense. Bien que je trouve le récit trop éparpillé, j'ai aimé réfléchir aux côtés de l'exaspérante Anaïs. Sans effusion, l'histoire manque peut-être de relief et gagnerait à être un peu épurée. Je me suis éloignée du sujet principal en me perdant dans les méandres d'Anaïs et sa famille. L'ambiance est globalement agréable, tout comme la plume d'Armelle Guilcher.

Ma note : 3,5/5

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Service Presse
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