Genre : Roman, Thriller, Historique
Résumé :
1999. À la mort de son grand-père, Aurélien Cochet découvre que celui-ci aurait travaillé durant la guerre dans un lebensborn, une maternité nazie accueillant des jeunes femmes enceintes de membres de la SS.
Au même moment, dans un petit village de la Marne, une octogénaire sans histoires est retrouvée assassinée à la suite d'un cambriolage. Les gendarmes soupçonnent très vite une mise en scène, mais ils sont loin de se douter que cette retraitée est la victime indirecte, plus de cinquante ans après la fin de la guerre, de l'entreprise eugéniste nazie.
Aidé par une jeune universitaire, Aurélien Cochet va tenter de lever le voile sur le passé de sa propre famille. Cambriolage, menaces, agression... Rien ne l'empêchera de plonger au cœur d'un des programmes les plus mystérieux et les plus terrifiants du IIIe Reich. Quitte à mettre ceux qu'il aime en danger...
Extrait :
"Les gens heureux n'ont pas d'histoire.
Longtemps, j'ai cru que ma famille était de celles auxquelles rien de néfaste n'arrive jamais. J'ai vécu une enfance surprotégée. Heureuse ne serait même pas le mot juste, tant ce que j'identifierais plus tard comme du bonheur semblait faire partie intégrante de mon existence, de façon permanente. À l'école, il m'arrivait parfois de percevoir, dans l'œil de camardes à qui la vie avait fait moins de cadeaux, une pointe de jalousie, quelque chose d'imperceptible sans doute et qu'on aurait pu mettre sur le compte de ma paranoïa, mais que mon regard d'enfant avait la capacité surprenante de déceler. Je regardais les autres avec une indifférence qui confinait au mépris, insensible à tous les malheurs qui pouvaient se dérouler autour de mois. Les enfants sont définitivement des êtres que l'innocence rend cruels."
Mon avis :
Peu après la mort de son grand-père, Aurélien trouve des documents bouleversants sur le passé de celui-ci : un film qui le montre dans un lebensborn aux côtés des Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale. Profondément bouleversé par cette facette inconnue de sa famille, le jeune homme ne peut pas s'arrêter là. Il rencontre Héloïse qui travaille sur ce sujet dans le cadre de ses études et qui lui sera d'un grand soutien. Toutes les vérités sont-elles bonnes à entendre ?
Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de la famille Cochet : Aurélien, sa sœur Anna, et la grand-mère d'adoption, Alice. Henri, le grand-père, devient aux yeux du jeune homme, un parfait étranger. Submergé par l'émotion, il ne peut pas croire que ses ancêtres aient pu cautionner des actes nazis. Le père d'Aurélien - et seul fils d'Henri - est décédé il y a des années, et il n'est pas proche de sa mère ; Anna est très fragile et Alice âgée. La seule personne vers qui il peut se tourner pour trouver des réponses, c'est Héloïse.
Dans l'intervalle, j'ai pu faire des sauts dans le passé : suivre une famille juive en 1941, mais aussi, grâce aux documents découverts, comprendre les activités des lebensborn. Dans une ambiance inquiétante, j'ai aimé suivre les avancées d'Aurélien dans ses investigations... mais aussi constater que certains sont prêts à tout pour empêcher de révéler la vérité sur Henri Cochet... On passe par divers sentiments, notamment en se représentant les sombres activités durant la guerre. Prise dans l'histoire, j'ai été captivée et curieuse de connaitre le dénouement qui ne m'a pas déçue.
J'ai adoré cette histoire qui mêle informations historiques, enquête, suspense, mystères et secret de famille. Les personnages sont attachants mais paraissent parfois avoir des zones d'ombre. On ne sait pas toujours si on peut leur faire confiance. J'ai aussi apprécié la narration qui apporte différents points de vue et l'atmosphère emprunte de réalisme. Intéressant, le récit m'a captivée et les rebondissements ont attisé mon intérêt à chaque fois. Soignée, la plume de Valentin Musso est agréable à lire.
Ma note : 5/5
De cet auteur, j'ai aussi lu : Une vraie famille.
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