Genre : Roman, Policier
Résumé :
Une explosion souffle l'ancien presbytère du village. Des décombres, on retire sept victimes, qui fêtaient ce soir-là leur quarantième anniversaire. C'est la consternation, la presse locale s'interroge, la télévision nationale interroge. Attenta, suicide, assassinats, accident les thèses s'affrontent.
L'inspecteur Bolitch sillonne la campagne avec sa Ford rouge. Épris de littérature, de jazz et de chanson française, il mène ses investigations dans un monde rural, frustre, et rencontre une galerie de personnages parfois attachants, parfois revêches, typiques ou atypiques.
Bolitch est l'acteur solitaire de cette enquête, mais aussi spectateur de cette petite communauté qui vit en Lorraine en tout fin du vingtième siècle. Il y pose un regard tour à tour amusé, curieux ou tendre.
D'interrogation en certitude, son parcours est fait de méandres.
Et la vérité adviendra, mettant fin à la quête du policier.
Une vérité qui trouve sa source dans le lointain, nourrie du mauvais temps qui a passé.
Une vérité froide d'une tragédie oubliée, brûlante d'un chagrin jamais étouffé.
Extrait :
"Le lendemain, des lettres de trois centimètres barrent la une du journal :
EXPLOSION À OUGLANGE, SEPT MORTS. Sous le titre, une photographie des décombres mange presque toute la page pour ne laisser place qu'à une courte phrase cliché sur le petit village paisible réveillé vers minuit par une violente explosion.
À l'intérieur, un long article détaille la tragique histoire des cinq enfants du village, tous nés en 1956, qui avaient décidé de se retrouver avec leurs conjoints autour d'une table pour célébrer leur quarantième anniversaire. Il y avait là Marie et Sébastien Mouillet, Brigitte et Joseph Reuter, Anne et Jean-Marie Passeur, et Stéphanie Lapierre, réunis sur photographie prise trois heures avant leur fin. Suivent quelques lignes qui retracent une parcelle de la vie de chacun, qui parlent des familles durement éprouvées, des orphelins dans la peine. Ailleurs, un encadré sur le témoignage de l'instituteur. Enfin, un dernier paragraphe traite de l'enquête de la police qui, pour l'heure, n'a pas pu déterminer les causes de l'explosion."
Mon avis :
Après la terrible explosion qui a tué sept personnes et choqué un village entier, l'inspecteur Bolitch arrive pour procéder aux constatations d'usage et interroger les familles des disparus et les habitants. Une fois les circonstances de l'explosion éclaircies, l'enquête se poursuit plus intensément. Bolitch doit trouver le ou les responsables de ce carnage.
Ce court roman propose une immersion au cœur d'un village Lorrain. Au travers des personnages, et malgré la tragédie, on ressent l'ambiance un peu rude de la vie à la campagne. Dans ce village, tout le monde se connait : les habitants sont restés, pour la plupart, tous ici. Tout se sait : le bouche à oreille, les rumeurs qui se transmettent, les potins sur les uns et les autres... Bolitch dénote dans cette atmosphère mais il ne se laisse pas démonter. J'ai trouvé que ce policier avait l'allure d'anciens flics de séries TV, comme Colombo. Discret, un peu pataud, pas sur lequel on miserait mais qui, en fin de compte, n'est pas si crédule. J'ai bien aimé ce personnage, comme les autres qui sont très authentiques.
Dans une ambiance morose, j'ai assisté à l'enquête à la fois minutieuse et poussive, à l'image de son policier. Le récit est plutôt calme, comme si tout était terne : il n'y a pas de dynamisme mais ce n'est pas négatif, cela colle bien à l'environnement. L'atmosphère semble lourde, chargée en émotions. J'ai pu faire mes hypothèses avec Bolitch au fil des découvertes. Lentement mais sûrement, les pièces s'assemblent dans ce petit puzzle dramatique. Le suspense est présent et laisse place, petit à petit, à un triste dénouement.
Rapide à lire, ce court roman m'a emportée avec son histoire simple mais efficace. J'apprécie Bolitch, policier nonchalant, étonnant, que l'on a parfois envie de secouer. L'auteur a bien su poser le décor : je me suis facilement projetée dans ce petit village loin de la vie moderne d'aujourd'hui. J'aime bien cette époque, fin des années 90, où l'on ne trouve pas Internet, les téléphones portables... on revient, le temps de l'enquête, à l'ancienne : c'est reposant. Prenante, l'histoire est bien construite : de courts paragraphes qui tiennent en haleine. Le récit est entrainant ; l'affaire plausible et palpitante. Agréable, le style de Christian Schott est intéressant et soigné.
Ma note : 3,5/5
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Service Presse
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