"Les couleurs d'un maître" de Marie Léonor Barral

Genre : Roman

Résumé :
2011. Une photo carte postale trouvée sur les quais à Paris. Louise, bouleversée par le regard de l'homme sur la photo, retourne la carte postale et lit : « Nicolas de Staël, 1954, peintre ». Elle découvre qu'il s'est suicidé en 1955. Obsédée par cet homme, elle va vivre avec lui des rendez-vous imaginaires dans ses ateliers de Montparnasse et d'Antibes, en 1947. Cette rencontre amoureuse va libérer la créativité de Louise, elle commence à peindre.

Extrait :
"J'ai entre les mains une photo carte postale en noir et blanc, achetée par hasard chez un bouquiniste lors d'une promenade sur les quais de Seine à Paris.
[...]
J'observe la photo de plus près. La peau de vos avant-bras, qu'on aperçoit sortant de votre chemise, est vivante, les veines saillantes transportent votre sang agité ; je vous sens nerveux, à fleur de peau, cassé à l'intérieur. Pourquoi cette lumière éteinte dans vos yeux m'attire-t-elle comme un aimant ?
Je ne sais pas qui vous êtes, non. Je chercher un indice, je retourne la carte postale et je lis :
« Nicolas de Stael, 1954 ».
Je connais quelques-unes de vos œuvres d'art abstrait, mais pas votre visage ni l'histoire de votre vie.
Le temps est loin depuis 1954, d'où êtes--vous ? M'auriez-vous remarquée si vous aviez été de notre époque, m'auriez-vous entendue ? Je ne le saurai jamais."

Mon avis :
La découverte d'une carte postale d'un peintre bouleverse Louise au point d'en faire une obsession. Elle veut tout savoir de lui, de son œuvre, de sa vie. En effectuant ses recherches, elle se sent plonger à ses côtés et ce qu'elle voit lui donne envie de se mettre à peindre.

Dans ce court roman, j'ai fait la connaissance de Louise qui elle-même découvre un homme, un peintre. Subjuguée par Nicolas de Stael, elle en vient à passer ses jours et ses nuits avec lui. Fébrile, elle lui parle, imagine sa vie, lit sa biographie, voyage. Elle apprend son parcours, sa vie privée et sa fin tragique. Émue, elle se confie aussi à sa sœur, Adèle, sur ce qu'elle ressent. Tandis que Louise profite de cours privés de peinture, Adèle dévoile un peu plus leur enfance difficile. 

Comme dans un brouillard, je me suis demandée si Louise n'avait pas basculé dans la démence. Ses rendez-vous avec Nicolas de Stael sont aussi inattendus que farfelus. La confusion de Louise se ressent dans les pages. Imagination, rêve, folie ? Que vit réellement Louise ? Est-ce à cause de son passé ? Grâce à la jeune femme, j'ai pu découvrir un peintre dont la technique est bien explicitée. Cependant, je m'attendais à autre chose concernant le lien qui les unit et le déroulement de l'histoire, plus globalement. J'ai simplement été témoin de la passion naissante d'une femme pour un peintre et la peinture. 

Même si ce n'est finalement pas trop mon style, cette lecture n'a pas été déplaisante : elle est pleine de poésie et de tendresse. J'ai été étonnée de la narration originale : Louise parle à la première personne mais en s'adressant à Nicolas de Stael. J'ai ressenti ses forts sentiments, sa fragilité. Le récit est très visuel grâce à ses riches et précises descriptions. Ce doux roman m'a donné l'occasion d'aller jeter un œil aux œuvres du peintre et de le connaitre. Soignée, la plume de Marie Léonor Barral est agréable à lire.

Ma note : 3/5

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Service Presse