"L'affaire Demorcy" de Carole Boisselet

Genre : Roman, Polar

Résumé :
Quand l’agent immobilier Christine Winter, en visite chez un client, le retrouve mort en bas des escaliers de la cave de son château, les inspecteurs s’interrogent. Simple accident ou meurtre ?
Hugo Demorcy, notable et bienfaiteur de la région de Deauville, est décédé en tombant mais c’est bien là la seule certitude.
De rebondissements en surprises, deux générations d’enquêteurs vont s'évertuer à découvrir la vérité sur cette chute mortelle.

Extrait :
"La propriété était sur le marché depuis un mois. Hugo Demorcy en avait hérité de son grand-père au milieu des années soixante, il avait alors vingt-cinq ans et venait d’épouser Elsa, une jolie rousse, artiste peintre. C’étaient deux enfants du pays, admirés et appréciés pour leurs larges sourires et leur générosité. En 1970, ils eurent un fils, Martin. C’était le pur bonheur au château. Une vraie vie d’artiste et de bohème avec beaucoup, beaucoup d’argent. Ils vécurent heureux avec leurs rentes et sans souci, jusqu’à l’accident de l’hiver 1988. Martin faisait du hors-piste avec des potes en Haute-Savoie près de Chamonix. Une avalanche les emporta tous les trois. On ne retrouva jamais le corps de Martin. Le drame tua aussi Elsa, pas tout de suite, juste le temps de la voir s’auto-détruire doucement à coup de whisky et d’antidépresseurs jusqu’à la chute finale, en 1998."

Mon avis :
2007. Le cadavre d'Hugo Demorcy est découvert dans sa propriété. La police mène son enquête et interroge l'entourage du défunt, à commencer par Christine Winter, l'agent immobilier qui a découvert le corps. Malgré quelques découvertes, les enquêteurs ne parviennent à aucune certitude ni à aucune arrestation.
2020. En pleine pandémie, une policière et son co-équipier, affectés aux dossiers classés, se replongent dans l'affaire Demorcy. Auront-ils plus de chance ?

Ce roman est raconté à la troisième personne ; cela permet de naviguer entre les points de vue de la police et de Christine Winter. J'ai découvert cette femme ainsi que ses deux assistants, Marion et Romain. Leur agence immobilière est chargée de vendre le château de Demorcy. Christine est une femme indépendante et déterminée. Ambitieuse, elle parait froide et stricte. Pour autant, cela peut être une façade pour cacher des blessures passées. Marion et Romain sont solides et ont su dompter leur supérieure. J'ai fait la connaissance des enquêteurs en charge de l'enquête : Ali Sayat et Simon Renard, ainsi que la stagiaire Alice Ortega. Malgré leur ténacité, ils devront classer l'affaire. Des années plus tard, j'ai croisé à nouveau Alice, devenue policière, son co-équipier Pascal Rochelle ; et aussi Christine Winter, désormais en retraite.

L'intrigue se déroule en deux étapes : en 2007 et en 2020. L'essentiel des faits est collecté durant l'affaire de l'époque. Des pistes sont envisagées, mais les policiers n'ont rien de concret. J'ai apprécié le travail d'enquête sur la famille de Demorcy qui est tragique : un fils tué lors d'une avalanche ; Elsa, sa femme qui se suicide dix ans après... et lui, neuf ans jour pour jour après sa femme. La coïncidence est étrange et cela a suscité ma curiosité. Mais les investigations s'arrêtent subitement. Treize ans plus tard, l'ex-stagiaire, Alice, dépoussière l'affaire à la demande de ses supérieurs. Les nouvelles technologies permettent de mettre en lumière des indices déterminants. Entre deux cold case, les policiers repartent à la charge. Sans surprise, le dénouement arrive brutalement, me laissant sur ma faim.

Le scénario de ce livre est intéressant et l'idée des deux temps bien trouvée. Cependant, j'ai trouvé le récit un peu long par moment, décousu ou au contraire, pas assez étoffé quand j'aurais voulu. Des passages sans importance sont trop développés (repas détaillés, discussions inutiles) ; la psychologie des personnages ainsi que les investigations passent parfois au second plan. Les révélations finales arrivent très rapidement et, pour moi, sont bâclées. Les informations que j'ai apprises auraient méritées davantage d'approfondissement et d'explication. C'est vraiment dommage car j'ai apprécié l'ambiance et les pointes d'humour. Ce roman gagnerait à être un peu retravaillé sur le fond et la forme (fautes d'orthographe...).

Ma note : 2,5/5

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Service Presse
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