Genre : Roman, Thriller
Résumé :
Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l'été.
Ne reste alors qu'une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d'arriver, mais, déjà, quelque chose l'inquiète. Ce sentiment d'être épié, ces " visions " qui le hantent et cette disparition soudaine...
Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu'à douter de sa raison...
Bienvenue à Val Quarios, où la mort rôde avec la gourmandise d'une tempête d'été.
Extrait :
"Hugo s’interrogeait sur ce qui l’attendait une fois là-haut, parmi d’autres hommes, confinés ensemble pour cinq mois. La montagne, l’été, lui paraissait bien moins menaçante que celle de l’hiver. Avec une vue pareille, presque un camp de repos. Au téléphone, ils avaient été enthousiastes à l’idée de le rencontrer, et avaient promis de lui envoyer quelqu’un pour le récupérer à la descente du train. À quoi ressemblaient ces volontaires pour l’ermitage ?
[…]
Il était le seul à descendre à cet arrêt, mais une femme attendait dans l’ombrage de la gare.
Elle dansait d’impatience ou de gêne, transférant son équilibre d’une jambe à l’autre. Son visage pivota dans la direction d’Hugo.
Il posa le pied sur le quai en la fixant et juste par un regard, la vie se déversa à nouveau en lui."
Mon avis :
Pour oublier son ex-compagne, Hugo accepte un emploi saisonnier dans les Alpes. Ainsi, il rejoint une équipe composée d’une dizaine de personnes à Val Quarios pour la remise en état du domaine avant la saison hivernale. Très vite, le jeune homme sent que quelque chose cloche… Le manoir isolé, des cauchemars, des impressions : cela le pousse à s’intéresser de très près à l’histoire de Val Quarios… de trop près ?
Dans ce roman, j’ai fait la connaissance d’Hugo qui sort juste d’une petite dépression. Lassé de son quotidien, il saute sur cette offre d’emploi à Val Quarios, station perdue dans les montagnes. Il y voit une opportunité de se ressourcer et de faire un point sur sa vie. Avec lui, j’ai pu faire la connaissance des permanents : Philippe DePrigent, Adèle, Max, Simone, JC, Axel, Ludovic, Merlin, Lily, Armand, Paulo ; et des saisonniers Jina et Alice. Hugo va apprendre à connaitre chacun d’eux : tous sont différents, ont un caractère unique : bourru, timide, extraverti, jovial, secret… Certains vont entretenir les doutes d’Hugo : sont-ils tous si bienveillants ? J'ai eu de la méfiance envers quelques personnes également. J’ai vu l’état mental d’Hugo se dégrader : il s’égare, s’enfonce dans ses certitudes au point que cela devient une obsession. Son entêtement – parfois agaçant – est-il légitime ?
La question se pose alors qu’Hugo met à jour les quelques drames signalés sur le domaine : disparitions, suicide… Est-ce vraiment un hasard ? Ou l’œuvre d’une personne malveillante qui rôde depuis des années ? Y-a-t-il un lien avec l’énigmatique propriétaire de la station, Lucien Strafa ? Dans une ambiance oppressante, Hugo tombe sur des ossements d’animaux, exposés tels des guirlandes ; mais aussi sur des statues de bois aux visages torturés. Il partage ses doutes avec Lily et Jina, surtout après le départ précipité d’Alice. Tout au long de cette intrigue, j’ai douté de tout et de tout le monde ; je me demandais si tout était réel ou si Hugo avait sombré dans la folie. J’ai ressenti son étourdissement et cette sensation d’être dans une spirale infernale. Certains moments sont inquiétants, rendent paranoïaque. Des rebondissements pimentent et alimentent les suspicions. Au bord de la suffocation, Hugo obtient enfin les réponses qu’il attendait... mais ce dénouement inattendu lui permettra-t-il de retrouver la sérénité ?
J’ai plutôt bien aimé ce thriller psychologique, même si le début m'a paru un peu long. Toutefois, en avançant dans l’histoire, et plus particulièrement dans le dernier tiers, j’ai finalement trouvé judicieux d’instiller ce récit lent car il m’a permis de m’imprégner progressivement de l’atmosphère obscure et étouffante. Je me suis sentie désorientée ; un peu dans un état de langueur. Cela me rapprochait d’Hugo : percevoir ses émotions, ses pensées. Le suspense est omniprésent mais discret ; il monte insidieusement. Des événements déroutants surviennent, perturbent, remettent en question : il n’y a aucune certitude. Surprenantes, les révélations sont glaçantes – je ne m’y attendais absolument pas – et clôturent bien le livre. Captivante, la plume de Maxime Chattam est plaisante à lire. C’était une première pour moi, mais pas la dernière.
Ma note : 4,5/5
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