"La maison des oubliés" de Peter James

Traduit par Raphaëlle Dedourge
Genre : Roman, Thriller

Résumé :
Le déménagement dans ce manoir charmant devait être le point de départ pour une nouvelle vie. Après des années passées dans la banlieue de Brighton, Ollie Harcourt ne pouvait rêver mieux qu'une existence paisible à la campagne. Le reste de la famille suit d'un pas hésitant, mais ne rechigne pas pour autant à cette nouvelle aventure. Cependant, peu après leur installation, des scènes étranges se déroulent dans la maison. Des ombres apparaissent, les animaux domestiques se comportent de manière bizarre et plusieurs accidents déroutants ont lieu.
Bientôt, Ollie n'a plus de doute : leur présence n'est pas vraiment souhaitée. Quelqu'un semble même prêt à tout pour les expulser... à n'importe quel prix.

Extrait :
"Johnny échangea un sourire avec Rowena, qui semblait apprécier le confort du siège passager rouge et blanc de la Cadillac Eldorado. Elle avait l'air tellement heureuse que c'en était presque ridicule. Ce monstrueux engin de 1966 n'était, certes, pas adapté aux étroites routes de campagne, mais il adorait parce qu'il était aussi flashy que lui, producteur de rock à succès. Leur nouvelle maison était, elle aussi, too much à bien des égards, mais sa femme l'adorait autant que lui. Elle se voyait déjà, dans quelques années, en Lady Rowena, à organiser des fêtes somptueuses. Cet endroit dégageait quelque chose de très particulier, mais pour le moment, il avait surtout besoin d'être retapé."

Mon avis :
La famille Harcourt emménage dans un manoir somptueux. Très rapidement, des phénomènes étranges surviennent. Découragés par les travaux qui n'en finissent pas, ils tentent néanmoins de garder le moral face aux nombreux imprévus. Ollie essaye de comprendre de manière rationnelle ce qu'il se passe dans leur demeure, mais rien ne le rassure, au contraire. Que doivent-ils faire ? Partir ? Rester ?

Dans ce roman, j'ai fait la connaissance d'une première famille dans le prologue ; probablement les anciens propriétaires de Cold Hill. Leur destin tragique annonce la couleur pour la suite et laisse craindre le pire pour la famille Harcourt : Ollie, le père ; Caro, la mère et Jade, leur fille de 12 ans. La famille démarre une nouvelle vie dans une maison plus vaste que la précédente ; ils ont des projets plein la tête. Ollie fait la connaissance de quelques personnes dans le village qui pourront l'aider lorsqu'il sera confronté à des événements inquiétants. Je ne me suis pas trop attachée aux personnages, mais on ressent bien leur détresse, leurs émotions.

Dès les premières lignes, l'intrigue est assez captivante : une maison probablement hantée ; en tout cas avec un passé lourd et mystérieux : un cold case qui trainent depuis des décennies ? J'avais très envie de savoir ce qu'il se passait dans le manoir. Placée aux côtés d'Ollie, j'ai vécu avec lui tous les instants troublants. Au fil des pages, il commence à se perdre, il semble dans le flou... tout comme le lecteur. Cette sensation de vertige s'accompagne d'une ambiance de plus en plus lugubre et menaçante. Je me suis demandée ce qui était vrai ou non. Le sentiment d'oppression est omniprésent, le malaise et la tension sont palpables. Après avoir fait des suppositions, le suspense à son comble, j'ai assisté à des découvertes puis au dénouement... Celui-ci m'a un peu laissée sur ma faim.

Je ressors un peu déçue de ma lecture car j'ai l'impression de ne pas avoir eu toutes les explications, d'être encore dans l'attente d'informations supplémentaires. Le scénario de base est haletant : on imagine plusieurs pistes qui expliquent les phénomènes. De plus, les chapitres courts attisent l'intérêt. En revanche, j'ai trouvé qu'il y avait certaines longueurs, un manque de dynamisme parfois. L'histoire de Cold Hill est au cœur des perturbations actuelles ; Ollie met en lumière certaines choses mais cela n'est pas suffisant pour être pleinement satisfait à la fin. J'ai aimé l'atmosphère qui m'a fait penser au film Les Autres, ou encore Amityville. Il n'y a rien de réellement effrayant, ni de sang qui coule. Tout est insidieux, suggéré. Fluide et facile à lire, la plume de Peter James est tout de même une bonne découverte.

Ma note : 3,5/5

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