"Le syndrome Copernic" d'Henri Loevenbruck

Genre : Roman, Thriller, Suspense

Résumé :
Un matin d'été ordinaire, trois bombes explosent dans une haute tour du quartier de la Défense. Toutes les personnes qui étaient entrées dans le gratte-ciel périssent dans l'effondrement. Toutes, sauf une. Vigo Ravel, quelques minutes avant l'attentat, a entendu des voix dans sa tête qui lui ordonnaient de fuir. Et il a survécu. Il comprend alors qu'il détient un secret qui pourrait changer la face du monde. Mais il ne suffit pas de connaître un secret, si grand soit-il. Encore faut-il en comprendre l'origine. Qui sont ces hommes qui le traquent ? Quelle énigme se cache derrière le Protocole 88 ? Que signifient les voix que lui seul semble pouvoir entendre ? Il est des mystères qui valent tous les sacrifices. Même celui de l'âme.

Extrait :
"Une détonation assourdissante, profonde, qui fit trembler la terre comme un violent séisme. Le souffle des explosions fit voler en éclats la plupart des fenêtres des buildings de l'aile nord de la Défense, et des débris flottèrent dans les airs pendant d'interminables minutes. Sous le regard incrédule de milliers de personnes, le ciel s'embrasa d'un seul coup.
Les bombes avaient été dissimulées au rez-de-chaussée, au seizième et au trente-deuxième étage du gratte-ciel. Toutes les trois placées près du noyau central, elles furent toutefois suffisamment puissantes pour endommager la structure sur toute sa largueur. Trois trous béants ouvrirent les façades sud et est du bâtiment, laissant échapper de gigantesques boules de feu et une épaisse fumée noire.
[...]
Sur les 2 635 personnes qui étaient entrées ce matin-là, dans la tour SEAM, il 'y eut qu'un survivant, et un seul. Moi."

Mon avis :
Paris. Un attentat réduit en poussière un immeuble de la Défense. Vigo Ravel s'en sort : il sera le seul. Perdu, ce jeune homme atypique, diagnostiqué schizophrène, essaye de comprendre comment ses voix ont pu prédire le drame. Que va-t-il devenir ? Lorsqu'il découvre que son médecin, son employeur et ses parents lui mentaient tous depuis des années, il est sûr d'une chose : il n'est pas malade. Il veut alors savoir la vérité.

Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de Vigo Ravel, un trentenaire marginal. Hébergé chez ses parents, son quotidien est fait de son travail monotone et de ses visites hebdomadaires chez son médecin à la Défense. Etiqueté schizophrène depuis une dizaine d'années, le jeune homme souffre également d'une amnésie qui le prive de ses souvenirs. Docile, il ne s'était jamais vraiment posé de questions. L'attentat agit comme un catalyseur puisqu'il a entendu le terroriste dans sa tête : cela lui a permis de se sauver. Les voix, il en a l'habitude, mais celle-ci était différente. Une idée s'impose dans son esprit : et s'il n'était pas malade ? Isolé, il n'a personne autour de lui et se sent persécuté. Vigo Ravel est un homme difficilement saisissable : est-il en plein délire ? Ou a-t-il touché un point sensible ? Je me suis attachée à lui, voulant aussi connaitre son identité et le mystère qui l'entoure.

Rythmée, cette intrigue m'a entrainée dans les méandres et la détresse de Vigo Ravel. L'homme est bouleversé par l'attentat qui a mis en avant de gros doutes sur sa vie. Son quotidien millimétré, fade, semble n'avoir été qu'une façade... mais de quoi ? Comment vérifier son hypothèse ? Où est son psychiatre ? Pourquoi son employeur le piège-t-il ? Où sont ses parents ? Et surtout, qu'est le Protocole 88 ? Tous ses repères s'envolent, il n'a plus rien à quoi se raccrocher. Maladroit mais déterminé, il se met en danger. Traqué, il poursuit sa quête pour comprendre. J'ai été dans l'incertitude une bonne partie du récit car je m'interrogeais sur Vigo et sa perception du monde. Et s'il était vraiment malade et qu'il s'imaginait tout ? Même si j'ai eu de l'empathie, j'ai eu du mal à lui faire confiance. Les rebondissements s'enchainent et le dénouement apporte les réponses que l'on attendait.

J'ai bien aimé cette histoire qui m'a emportée du début à la fin. J'ai aimé les chapitres courts, incisifs qui rendent la lecture davantage addictive. Ceux-ci sont entrecoupés des notes de Vigo ; il évoque diverses thématiques qui lui traversent l'esprit. La narration à la première personne, du point de vue de Vigo Ravel, permet d'être dans sa tête et de ressentir ses émotions. Cela met également une barrière avec l'extérieur et oblige donc à rester dans la bulle de l'homme. Ainsi, je me suis sentie dans le flou, la confusion, avant de commencer à y voir clair. Lorsque les éléments s'imbriquent, ma curiosité s'est attisée pour comprendre tous les tenants et aboutissants. Les informations évoquées sont intéressantes et effrayantes. L'auteur apporte beaucoup de réalisme dans ses explications et ses descriptions. Il m'a simplement manqué plus de détails sur le passé de Vigo. La plume d'Henri Loevenbruck est soignée et agréable à lire.

Ma note : 4,5/5

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