"Une seconde de trop" de Linda Green

Genre : Roman, Thriller, Suspense

Résumé :
Un, deux, trois... Lisa Dale ferme les yeux et compte jusqu'à cent lors d'une partie de cache-cache avec sa fille. Quand elle les rouvre, Ella, quatre ans, a disparu. Sans laisser la moindre trace.
La police, les médias et la famille de Lisa font corps pour retrouver la fillette. Et si leur instinct les éloignait d'Ella ? Si le ravisseur était connu d'eux tous ?

Extrait :
"Avant même votre cerveau, c’est votre corps qui se rend compte que vous avez perdu votre enfant. Le cordon ombilical invisible qui vous lie tous les deux se rompt. À l’intérieur de vous, tout s’amollit et se relâche. Et ce n’est qu’à cet instant que votre cerveau enregistre ce qui se passe. Il passe à l'action d'un coup, tâchant de convaincre votre corps qu'il se trompe. Vous faites bien sûr ce qu'il vous commande. Vous vous précipitez à l'aveuglette dans toutes les directions et vous tirez, tirez, tirez encore sur le bout de cordon qui reste en vous. Avec l'espoir qu'en y mettant suffisamment d'énergie, à force de crier, de hurler et de donner des coups de pied, vous pourriez peut-être, qui sait, encore y trouver votre enfant, si seulement vous parveniez à atteindre l'autre bout."

Mon avis :
Alors qu'elles sont dans un parc à jouer, Lisa perd sa fille Ella. Une fois la police prévenue, tout un dispositif et une enquête se mettent en place pour tenter de la retrouver au plus vite... et vivante. Cependant, et malgré les efforts de tout le monde, Ella reste introuvable. Toutes les pistes ont-elles été explorées ?

Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de plusieurs personnages qui s'exprimeront à tour de rôle. Il y a Lisa, en couple avec Alex. Elle a trois enfants dont Ella, la petite dernière. J'ai découvert Muriel, une femme d'âge mûre, séparée et mère d'un grand fils. Et parfois, la voix de Matthew, emprunte de détresse, se fait entendre : il raconte son quotidien. Ces trois personnes, peut-être sans le savoir, ont un lien. Lisa représente la femme moderne : elle gère la maison, ses enfants et un travail. Son emploi du temps est donc chargé : elle court, elle râle, elle n'est pas parfaite. À l'opposé, Muriel semble très stricte sur l'éducation, la politesse et le savoir-être à transmettre aux enfants. S'estimant remarquable, elle n'hésite pas à juger les femmes qu'elle voit, leur comportement, leurs habitudes. D'autres personnages graviteront autour de ceux-ci, ils seront plus secondaires mais auront aussi leur importance. 

Entrainante, l'intrigue démarre avec la disparition d'Ella. Le lecteur a le privilège de savoir ce qui lui arrive et devient le témoin de tous les partis. D'abord, j'ai trouvé cela dommage mais au fil de l'histoire, j'ai finalement approuvé ce choix judicieux. En effet, cela m'a permis de ne pas avoir un avis tranché sur le/la coupable : l'immersion auprès de cette personne permet de la cerner davantage et de ne pas la fustiger... bien que son acte soit inexcusable. Les passages auprès des parents sont souvent poignants car on imagine ce qu'ils vivent ; on perçoit leurs émotions. Ce qui reste incertain, et qui accroit l'intérêt, c'est l'issue : que va-t-il se passer pour la fillette ? Sera-t-elle retrouvée ? Après beaucoup d'impatience et d'inquiétude, le dénouement répondra à ces questions.

J'ai passé un bon moment avec ce roman à suspense. Ici, pas de sang et pas de présence policière accrue. Tout se joue dans la psychologie des personnages. Mon regard sur les protagonistes était ambivalent, un peu comme un débat... à savoir : bonne mère / mauvaise mère. Jugement, culpabilité, remise en question... J'ai évolué dans les méandres de Lisa et Muriel, notamment. Au-delà de cela, il faut pouvoir gérer l'agitation autour de la disparition d'Ella : police, interrogatoires, suspicions, journalistes, regards des voisins, parents... Sans compter que d'autres blessures resurgissent. Les thématiques abordées sont intéressantes. Prenant, le récit comporte une ambiance pesante. L'angoisse monte au fil du temps mais il n'y a pas réellement d'événement d'inattendu. Agréable, la plume de Linda Green se lit facilement. 

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