
Résumé :
Une jeune fille est retrouvée sans vie, dans une forêt, le visage dissimulé sous un tapis de feuilles. Sa mort remonte à la nuit du changement de saison, quand l’automne laisse place à l’hiver. Cette triste affaire rappelle d’autres meurtres, commis plus de vingt ans auparavant par le Tueur de l’heure d’hiver, cet assassin qui a sévi pendant plusieurs années. Simple coïncidence ou copycat ?
À l’aube de la retraite, Émile, policier en charge de l’enquête dans les années 80, rempile. Il en est sûr, ce n’est que le début, le cauchemar va recommencer. Mais comment est-ce possible ? Le tueur est mort il y a bien longtemps...
Épaulé par Léandre, son jeune coéquipier un peu trop sûr de lui, qui n’apprécie pas ses méthodes qu’il estime d’un autre temps, Émile va devoir faire vite.
Car un autre meurtre se produit, le schéma se répète, encore.
La pression monte, une course contre la montre s’engage !
Extrait :
"Tout était parfait pour Chantal, qui prit un malin plaisir à s'avancer pour dire au revoir à Christophe tout en tenant la main d'André. Plantée près du jeune homme, elle affirma d'une voix haute et claire :
- C'est lui qui me ramène.
Christophe, sans un regard, leva la main, lâcha un « salut, à plus tard », et poursuivit sa discussion avec sa blonde. Dans la demi-obscurité et l'ambiance enfumée, il ne vit même pas Chantal partir, ni avec qui..."
Mon avis :
Durant les années 80, un tueur en série s'en prend à date fixe à des jeunes femmes. Celui-ci fini par se dénoncer alors qu'il est sur le point de mourir Mais vingt ans plus tard, un meurtre aux ressemblances troublantes avec ceux du tueur de l'heure d'hiver est commis. Émile, le policier en charge de l'affaire à l'époque, ne croit pas au hasard et va devoir s'imposer face à la nouvelle génération. Parviendront-ils à découvrir la vérité ?
Dans ce roman, j'ai fait la connaissance d'Émile, un policier proche de la retraite, à la carrière fluctuante. Cet homme un peu brut a été fragilisé par son investissement dans l'affaire des années 80. Son obsession et sa détermination ont affecté sa vie personnelle. Aujourd'hui, il se préserve et doit composer avec les jeunes policiers : Léandre et Aurélie, notamment. Récemment arrivés au poste, les deux policiers font tout pour prouver leurs valeurs. Ils ont la fougue des débuts et le décalage avec le vieil Émile est parfois flagrant. Leur relation se tisse progressivement. J'ai aussi pu découvrir d'autres personnages entre passé et présent qui ont un lien avec le tueur de l'époque. Je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages mais ils n'étaient pas désagréables non plus.
Entrainante, l'intrigue évoque donc une vieille affaire qui a été clôturée non sans mal et après de trop nombreuses victimes. Au présent, Émile a un choc en découvrant la victime de ce qui semble être un banal accident de la route. En effet, la disposition du corps et la mise en scène autour de celui-ci ressemblent à l'affaire qui l'a tant hanté - le tueur de l'heure d'hiver. Moqué par ses collègues, il n'abandonne pas son idée - surtout quand des éléments troublants laissent penser que cet accident n'en était pas un - et surtout, quand d'autres victimes sont découvertes. Dans cette ambiance inquiétante, une seule certitude : un nouveau tueur en série sévit et semble avoir soif de vengeance... Quelles sont ses motivations profondes ? Agit-il seul ? A-t-il un lien avec l'ancienne enquête ? Les pistes sont peu nombreuses et la pression monte. Le dénouement apparait enfin, répondant à toutes les questions.
Globalement, j'ai bien aimé ma lecture. Toutefois, j'ai trouvé quelques longueurs dans le récit de la vie personnelle de certains personnages. Cela aurait pu être parfois plus concis au profit de l'enquête et du maintien du suspense. Intéressante, l'intrigue suscite la réflexion et attise la curiosité. Je me suis posée des questions sur l'identité de ce copycat et après certaines informations, j'ai découvert peu avant le dénouement qui était cette personne. Il y a quelques éléments inattendus dans cette affaire, c'est plaisant. J'ai apprécié les remarques de certains sur les victimes, le fait qu'elles soient coupables de quelque chose et de minimiser leur mort parce qu'elles le mériteraient. Cela amène un débat que l'on peut retrouver parfois dans notre quotidien : qui mérite de vivre ou pas ? Une mort a-t-elle moins d'importance qu'une autre au regard du passif de la personne ? Fluide, la plume de Séverine Mazières est agréable à lire.
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Service Presse
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