"Elle" de Samuel Hervy

Résumé 
« Planquée dans la pénombre du renfoncement à l’entrée de la pièce, ses contours se dessinèrent. Elle était bien là, livide et hostile, juste en face de lui. Baptiste distinguait à peine son visage grisâtre, mais suffisamment pour voir son indéfectible sourire. Alors terrifié, il pensa que la mort en personne se pointait au milieu d’un cauchemar pour lui faire la mauvaise surprise d’une visite. »
Depuis son burn-out, Elle apparaît à Baptiste et il est le seul à la voir. Est-Elle réelle ? Perd-il la raison ? La seule chose que croit comprendre Baptiste, c’est qu’Elle annonce la mort. Celles des autres, mais peut-être aussi la sienne.
Thriller psychologique aux frontières du paranormal, Elle nous conte le basculement paranoïaque de Baptiste, persuadé d’être traqué par une force inconnue. Entraînée dans sa chute, sa famille va alors tenter d’échapper à sa folie. Et à la mort. Malgré Elle, et l’insistance de son sourire glaçant.

Extrait 
"Avec un peu plus de force, le sifflement s’installa pour de bon dans le crâne de Baptiste.
En mouvement, drapée de gris et de façon inéluctable, Elle arrivait. Désormais plus proche, il la distingua davantage. Vêtue d’une robe crasseuse aussi grise que sa peau, Elle marchait les pieds nus. Baptiste pensa à une sans-abri ou une marginale, peut-être même une droguée, avec son allure décharnée. Elle parcourut le chemin qui traversait le parc jusqu’à se rapprocher du groupe d’ados qui ne daigna pas lever la tête lorsqu’Elle passa devant eux. Elle poursuivit son chemin et s’éloigna, invisible à leurs yeux."

Mon avis 
La famille Brunel est chamboulée depuis quelques mois, après que Baptiste, ait fait un burn-out. Alors que tout semblait aller mieux, le père de famille semble à nouveau perturbé. Un événement dramatique va remettre en question l'équilibre familial, mais là encore, le comportement de Baptiste interpelle. Au fil des mois, des années, l'homme évoque une présence qui l'habite et qui rependrait la mort. Qu'en est-il vraiment ? Quel est son but ? Pourquoi s'en prendre à cette famille ?

Dans ce roman, j'ai découvert Baptiste et Laura, leurs enfants Théo et Alice, une famille banale, comme il en existe partout en France. Si leur vie était plutôt douce, la dépression de Baptiste a rendu les relations entre eux plus tendues, surtout avec Laura. Vigilante, la jeune femme guette tout signe de mal-être. Elle ne veut plus avoir à souffrir. Plutôt épargnés, les enfants se retrouveront progressivement emportés dans les problèmes du couple. J'ai aussi fait connaissance avec Jeremy et Carole, un couple d'ami des Brunel qui sera présent durant l'évolution de la situation. Et puis, il y a Elle, personnage décrit par Baptiste comme une femme effrayant au sourire carnassier. Elle se manifeste à l'homme sans raison apparente avec un but évident : tuer. Cette présence démoniaque est sournoise. J'ai suivi ces personnages dans leurs tourments sans toutefois réussir à m'attacher à eux.

Insidieuse, l'intrigue évoque donc le mal qui s'infiltre dans Baptiste. Cela se ressent dès le début du roman. Je m'attendais à ce que la pression monte, que des événements se produisent (un peu comme dans Paranormal Activity)... mais l'histoire s'est avérée plutôt linéaire, relatant le quotidien du couple sur une temporalité un peu longue à mon goût. S'il y a bien un certain suspense, peu de révélations surviennent malgré les événements. Le récit prend des directions étonnantes que je n'imaginais pas ; j'ai tenté de comprendre, de faire des suppositions, mais je n'avais pas envisagé. Bien que j'ai été tenue en haleine, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs et pas assez d'action. Le dénouement répond à certaine chose mais je n'ai pas compris le lien avec la famille.

Je reste donc un peu sur ma faim, avec cette surprise : tout ça pour ça ? Je me suis interrogée : pourquoi mettre en scène cette famille durant 5 ans ? Quel lien avec la famille et le dénouement ? Quelle explication sur l'entité ? J'ai eu cette sensation que le fil de l'histoire était décousu ; j'ai ressenti des longueurs, pas suffisamment d'intensité. Je n'ai pas frissonné car, pour moi, Elle était trop abstraite, trop peu présente au profit du quotidien des Brunel finalement. Elle n'était qu'un détail alors qu'elle aurait dû être centrale. Le déroulé de l'histoire n'est pas celui auquel je m'attendais. J'imaginais quelque chose de plus extrême, qui allait gagner en intensité, révéler des scènes plus horrifiques et prenantes. Je me suis aussi fait la réflexion que le final aurait pu être un bon début car l'idée est plutôt bonne et originale, mais j'ai l'impression que ça ne collait pas avec le reste du roman. Malgré cette déception, j'ai trouvé qu'il y avait du potentiel : le descente aux enfers de Baptiste est bien décrite et j'ai bien aimé la mise en page du livre, comme au théâtre : les différentes parties et les chapitres qui sont comme des actes et des scènes.

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Service Presse 
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