
Résumé
Le Comminges. Dans ce coin tranquille, au pied des Pyrénées, la présence incongrue d'un corps mutilé va mobiliser les gendarmes de Salies-du-Salat, associés pour l'occasion à la section de recherche de Toulouse.
Marco Minelli, comptable sans histoires, se retrouve mêlé bien malgré lui à une enquête angoissante qui va le plonger dans les affres du doute, tiraillé entre la raison et la folie.
Ces petites bourgades aux ruelles paisibles abritent-elles la tanière d'un tueur sanguinaire ?
Qui sera la prochaine victime ?
Extrait
"Pourquoi était-ce tombé sur lui ? Marco était tout le contraire d’un aventurier, il n’était pas non plus excité par les thrillers sanglants. Il n’avait rien demandé, il voulait juste rentrer chez lui.
Il stoppa net ses lamentations en réalisant que des bruits de pas résonnaient depuis l’étage. Et s’il s’agissait du tueur ? Il valait mieux décamper, et vite ! Marco cavala jusqu’à la porte, peu soucieux de rester discret alors que le son de semelles battant le sol se rapprochait dangereusement. Un homme dévalait les escaliers.
Marco franchit la porte et bondit dans sa voiture sans se retourner. Il se félicita de s’être garé en position de départ, qui plus est avec les clés sur le contact, et démarra. Son cœur battait très fort, comme s’il cherchait à tout prix à sortir de sa poitrine. Mais ce n’était pas son plus gros problème. Marco lutta pour ne pas s’évanouir alors que des images du cadavre lui revenaient subitement.
Il jetait des coups d’œil à son rétroviseur intérieur afin de surveiller s’il était suivi. Que ferait-il si c’était le cas ? L’homme avait-il eu le temps de retenir le modèle de sa voiture, ou pire, sa plaque minéralogique ?"
Mon avis
Dans un petit coin des Pyrénées, la police est mobilisée sur un crime plutôt sordide d'un jeune au passé difficile. L'équipe de police, dirigée par Gabrielle Leseigneur, trouve une piste en identifiant Marco Minelli sur le lieu du crime. Cet étrange comptable aux capacités particulières a-t-il un lien avec cette affaire ? Perturbé, l'homme ne comprend pas ce qui lui arrive. Les indices récoltés par la police vont le mener vers son propre passé. Jusqu'à quel point est-il mêlé à tout cela ?
Dans ce roman, j'ai rencontré Marco Minelli, un comptable célibataire de 45 ans. Peu expansif, il semble souffrir de sa solitude tout en se complaisant dans son quotidien morose. Il peut toutefois compter sur sa voisine et amie, Manue, pour lui remonter le moral et le soutenir. Au travail, il a quelques échanges avec des collègues : Élodie, Seb, Thierry, Romain, mais les relations sont parfois difficiles avec certains. Concernant les policiers, j'ai pu suivre l'équipe de Gabrielle Leseigneur : Vincent Vivès, Kevin Gérald et Frank Deluc. Impliqués et soudés, ils travaillent en toute bienveillance. Attentifs, les trois hommes remarquent le comportement ambivalent de Gabrielle, comme si elle était (trop) touchée par l'affaire. J'ai aussi pu en savoir davantage sur les victimes : leur vie actuelle et passée puis faire le lien avec des personnages qui ont gravité autour d'elles. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages ; je les ai suivis avec distance.
Sombre, l'intrigue m'a placée aux côtés de Marco mais aussi des policiers et du tueur. J'ai essentiellement suivi le cheminement du comptable qui semble marqué et perdu face à la situation peu commune. Au début du roman, il y a une petite touche de fantastique avec les facultés de l'homme. J'ai supposé que cela serait un atout durant l'enquête mais finalement, ça n'est pas plus exploité que cela (notamment sa capacité avec les défunts). Dans une ambiance inquiétante, j'ai observé l'enquête, les réflexions de Marco, ses réminiscences, parfois son apitoiement. Au fil des découvertes, les hypothèses se sont affinées et les quelques révélations ont permis d'identifier le coupable. Sans sursaut, sans effusion, j'ai assisté au dénouement qui répond à toutes les questions.
L'histoire n'était pas désagréable mais je n'ai pas trop accroché : je l'ai trouvée un peu trop simple et lisse. Pourtant, le scénario est plutôt bien pensé sauf qu'il y avait beaucoup de coïncidences dans un même village, une même entreprise. L'idée des capacités de Marco était attrayante sauf qu'elle n'a pas été exploitée sur la durée alors que cela aurait pu être intéressant. Le champ d'intervention étant assez restreint, j'ai fait des suppositions sur l'identité du tueur, aidée par les chapitres où il parle - et qui donne des indices. Le roman est documenté pour coller à la réalité : l'auteure a ajouté des détails précis sur les sujets évoqués (rouages aide sociale à l'enfance par exemple) mais la façon de les énoncer dans le récit était presque scolaire, pas suffisamment fluide. Je trouvais que les dialogues n'étaient pas toujours naturels. Pour moi, l'ensemble manquait un peu de dynamisme et de suspense. La plume de Céline Servat est légère et facile à lire.
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Service Presse
Taurnada