
Résumé
À vingt-quatre ans, alors que tout le monde autour d’elle semble avoir glissé sans effort dans l’âge adulte, Hera passe ses journées à traîner avec son chien et à écouter en boucle des albums des Smiths. Engagée comme modératrice de commentaires, la voilà qui rencontre Arthur, un collègue plus âgé. Lorsqu’elle découvre qu’il est marié, il est déjà trop tard et, enivrée par la promesse d’un bonheur ordinaire, Hera s’engage, tête baissée, dans une liaison dévorante...
Une histoire vieille comme le monde mais décrite avec une fraîcheur absolue et portée par la voix d’une génération en quête de sens, perdue dans l’océan des bullshit jobs et des discussions intimes sur messageries instantanées. Une héroïne drôle, émouvante, courageuse et bouleversante de sincérité.
Extrait
"Quand je fais la connaissance de mon homme marié, je n'ai toujours pas compris. J'ai eu mon lot de souffrance, je suis désœuvrée et tourmentée malgré mes vingt-quatre ans, ce qui est jeune pour la plupart des gens, sauf quand on a vingt-quatre ans. J'ai l'impression d'avoir vécu très longtemps, et l'idée de continuer ainsi jusqu'à ma mort est épuisante. Je suis à Sydney, ma ville natale, et j'habite chez mon père parce que je n'ai pas d'argent en raison des choix que j'ai faits."
Mon avis
Fraichement débarquée dans la vingtaine, Hera peine à construire une vie d'adulte stable. Toujours chez son père, elle finit par décrocher un petit boulot comme modératrice. Dans cette entreprise, elle fait la connaissance de quelques personnes dont Arthur avec qui elle ressent une alchimie. Les sentiments réciproques les conduisent vers une relation tendre qui serait parfaite si Arthur n'était pas marié... Malgré cette information non dissimulée, Hera poursuit son aventure avec laquelle elle connaitra les montagnes russes émotionnelles.
Dans ce roman, j'ai fait la connaissance d'Hera, une jeune femme à peine sortie de l'adolescence. Je l'ai sentie perdue sur tous les plans (professionnel, sentimental...). Elle cherche un sens à sa vie. Elle peut compter sur deux amies, Soph et Sarah ; et aussi sur sa nouvelle collègue Mei-Ling. Son père est aussi un soutien, ils entretiennent une belle relation père-fille. Au bureau, Hera rencontre un peu tout genre de personnes : sympathiques ou moins - comme Alison, sa supérieure ; mais surtout, elle découvre le bel Arthur. Cet homme et elle échangent par message, se taquinent, se rapprochent lors d'after-work avant de succomber l'un pour l'autre. Mais dans cette histoire, il y a aussi Kate, la femme d'Arthur. Globalement, les personnages sont plutôt réalistes.
Poussive, l'intrigue évoque le quotidien d'Hera entre mélancolie des années passées, crainte du futur et obligations. Son entrée dans l'entreprise en tant que modératrice est assez banale, les collègues à l'image de ce qu'on peut voir dans la vraie vie. Avec quelques touches d'humour, Hera est aux commandes de cette histoire et c'est comme si nous étions dans sa tête. Sans filtre, j'ai pu être témoin de toutes ses (trop) nombreuses pensées. Je me suis sentie étouffée dans ces pages, noyées dans des détails, des atermoiements ou réflexions. Alors que l'ambiance se veut légère avec un sujet qui peut crisper, j'ai trouvé peu de surprise : l'histoire colle à quelque chose de très réel. Beaucoup de question, d'émotions autour d'Hera, et une lassitude pour moi alors que l'histoire aurait pu être plus fluide. Toutefois, l'envie de savoir comment la relation entre Hera et Arthur allait se conclure a su me tenir un peu en haleine. Le dénouement n'est pas surprenant mais conclue bien le tout.
Je ressors dons un peu mitigée de cette lecture que j'attendais moins réaliste et plus aérée. Je ne me suis pas attachée à l'héroïne non plus, elle m'agaçait un peu. Pour moi, ce n'est pas vraiment un feel-good : cela relève plutôt d'un témoignage. J'aurais aimé un ton plus humoristique, un récit plus léger et fluide ; des situations cocasses façon Bridget Jones. L'écriture était assez massive et je me suis sentie décrocher plus d'une fois. Je m'attendais tout simplement à un roman plus distrayant et délassant, ce qui n'était pas le cas. Aussi, le récit est assez jeune dans les descriptions : façon de parler, le quotidien de la jeune femme, des références à des sites ou des noms d'applications : peut-être n'étais-je pas dans le bon lectorat attendu aussi. Bien que l'idée de scénario ne soit pas déplaisant, un sujet qui parle, j'ai trouvé la plume de Madeleine Gray trop dense et compact, ce qui relaye au second plan les pointes d'humour et de légèreté.
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