Genre : Roman, Historique, Suspense
Résumé :
À la mort de son père en 1865, Eva, sans ressources, est contrainte de quitter la maison familiale. Elle a pourtant passé toute sa jeunesse dans ce lieu idyllique de la campagne anglaise, aux côtés de Constance, sa meilleure amie, devenue gouvernante à Londres quelques mois plus tôt.
Lorsqu'elle apprend que Constance est morte en tombant d'une fenêtre, l'univers de la jeune femme s'écroule. Bien décidée à comprendre ce qui est arrivé, elle se fait engager chez les Gardner, la famille où son amie était gouvernante.
Du salon des maîtres à l'office des domestiques, le mystère qui entoure la mort de Constance s'épaissit. Pourquoi tout le monde refuse de parler de la défunte ? Où a disparu le carnet intime de la jeune femme ? Dans les méandres d'une histoire familiale dévastée, Eva va découvrir un dangereux secret…
"Faisant un pas en avant, elle posa une main frêle sur l'épaule de sa fille avant de déclarer d'un trait :
- Il faut que vous soyez forte, Eva. J'ai reçu à l'instant un message de Mme Pitt. Constance… Constance a eu un terrible accident et elle… Eh bien, Constance nous a quittés il y a quelques jours. Je suis vraiment, vraiment désolée…
[…]
Elle était mal. Terriblement mal.
Elle avait mal, tout simplement, mais cette douleur, malheureusement si familière, avait encore gagné en intensité quand elle avait pris connaissance des circonstances d'un décès qui lui paraissait aussi brutal qu'inattendu.
Car son amie de toujours, celle avec qui elle avait grandi, celle avec qui elle avait rêvé et ri, cette jeune femme pleine de vie avait connu une mort violente à laquelle elle n'était pas destinée.
Eva ferma les yeux, envahie par la détresse. Comment avait-on dit, déjà ? Un coup du sort ? Une triste malchance ? Un terrible accident ?
Qu'importe les termes, l'ordre des mots pour le raconter ou le ton de celui qui prenait en charge le récit. Constance n'était plus."
Mon avis :
En 1865, la vie d'Eva va être bouleversée. D'abord, elle devient orpheline de père en février ; peu après, sa meilleure amie Constance part travailler à Londres et meurt quelques mois plus tard, en septembre ; et enfin, elle apprend qu'elle et sa mère ne peuvent pas rester dans la maison. Son père étant médecin, ils étaient logés gracieusement, mais cela n'est plus possible. N'ayant pas de gros moyens, sa mère l'envoie reprendre le poste de gouvernante qu'occupait Constance. Bien que choquée par tout cela, Eva saisi cette opportunité pour en savoir plus sur la mort de Constance… Elle découvrira rapidement que nul n'est disposé à l'aider dans la demeure, ni les domestiques, ni les Gardner, ce qui attise sa curiosité… Trouvera-t-elle les réponses à ses questions ? À quel prix ?
Eva est une jeune femme proche de la trentaine vivant depuis toujours à la campagne. Peu désireuse de se marier avec le premier venu, Eva est donc une vieille fille, tout comme l'était Constance. Les jeunes femmes étaient comme deux sœurs, très proches et complices. Dévastée par la mort de son père, Eva a été surprise que son amie l'abandonne aussi subitement pour partir à Londres, puis désemparée par la nouvelle de sa mort. On sent que la jeune femme est un peu naïve, innocente. Au fil du récit, son comportement changera. C'est son poste de gouvernant qui la fera s'affirmer. Dans cette grande maison, elle va côtoyer à la fois les domestiques et les personnes qui l'emploient, ainsi que leurs invités. Délicate et impliquée dans son rôle éducatif auprès des enfants, Ophélie et Victoria Gardner, elle n'en oublie pas moins son objectif : découvrir ce qui est arrivé à son amie.
Cela ne sera pas au goût de tous, Eva le comprendra bien vite. Elle va affronter l'intendante, Mme Mitchell, se rapprocher de la cuisinière Mme Roberts, interroger le valet, Tom, et la camériste Charlotte. Elle sent que tout n'est pas clair dans la maison des Gardner où les apparences sont primordiales. Harriet et Samuel Gardner reçoivent régulièrement leurs proches et sortent dans diverses soirées mondaines, où le luxe et la bienséance sont de mise. Mais lorsque l'on gratte le vernis, que peut-on apercevoir ? Un mariage réussi socialement mais sans réel bonheur, des choses cachées pour étouffer d'éventuels scandales, des sourires qui dissimulent de l'hypocrisie… Eva découvre un monde riche, qui fait rêver à première vue, mais qui renferme bien des secrets et des souffrances.
Ce roman historique nous transporte en pleine époque victorienne à Londres. Au-delà de l'histoire d'Eva, on perçoit tout l'univers de cette période : la condition de la femme, mariée ou non, son éducation. Dès leur plus jeune âge, les fillettes sont destinées à être de bonnes épouses, superficielles : jolies, mais peu intéressante car l'instruction n'est pas une priorité. Les femmes réfléchies sont plus rares, Eva en fait partie. Dans cette ambiance, j'ai aimé suivre la jeune femme que l'on voit évoluer au fil du récit. Tout au long de celui-ci, nous chercherons à percer le mystère entourant la mort de Constance. L'auteure a bien entretenu le suspense, nous tenant en haleine jusqu'au bout. Elégante, la plume d'Audrey Perri est toujours aussi plaisante.
Ma note : 5/5
De cette auteure, j'ai aussi lu : La maison de la falaise, Une bonne âme.
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Service Presse