"Requiem des ombres" de David Ruiz Martin

Genre : Roman, Thriller

Résumé :
Hanté depuis l'enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme. Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs. Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes…… au risque de vous entraîner dans l'abîme, là où le remords et la honte règnent en maîtres. Où le destin semble se jouer de vous. Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité : peut-on aller à l'encontre de ce qui est déjà écrit ?

Extrait :
"La brume est dense, poisseuse. Si palpable que je parviens à la sentir au bout de mes doigts engourdis. Elle m’enveloppe de ses bras monstrueux. M’empêche tout mouvement. Me garrotte et me rend aveugle. Un mur de vapeur froide me maintient hors du temps. Masse imperceptible où il est vain de me débattre. J’éprouve de la peur. Ainsi que cette folie contagieuse, en embuscade. Elle se faufile comme une mélodie exaspérante qui fredonne encore et encore. […]
Alors, la réalité me revient telle une gifle.
Ici, plus rien ne m’attend, sinon le vide.
Et ces cris, qui hantent mon esprit. Ces hurlements lointains, pourtant si proches. […]
Le silence m’entoure et tout paraît soudain sans vie."

Mon avis :
2015. De retour en Suisse après des années d’absence, Donovan souhaite lever le mystère sur la disparition de son petit frère en 1973. Cet écrivain esseulé ne va pas s’attirer que de la sympathie en remuant un passé savamment dissimulé. En quête de réponse, il va tomber sur Iris, une étrange jeune femme qui scellera son destin. Donovan connaitra-t-il le soulagement ? La vérité éclatera-t-elle ?

J’ai fait la connaissance de Donovan, 56 ans, un homme mélancolique et un peu alcoolique. Malgré une enfance faite de violences, Donovan et Virgile étaient inséparables. Une grande bienveillance et une protection mutuelle caractérisaient leur relation fraternelle. La famille vole en éclat quand le plus jeune disparait subitement, un soir de brume. L’affaire est rapidement classée, Virgile déclaré mort. Depuis sa majorité, Donovan a fui sa maison et ses parents. Désormais orphelin, il veut clore ce dramatique chapitre. Il renoue avec Aaron, son ami ; Maddy, une mère de substitution ; mais aussi des hommes moins avenants comme William et Carl, deux anciens flics qui ne veulent pas voir l’affaire revenir au grand jour… Son grand soutien sera Iris : énigmatique, sensible, fuyante, attirante…

Captivante, l’intrigue tourne autour du cold case sur la disparition de Virgile des années plus tôt, mais aussi sur les activités d’Iris. Tout cela est étroitement lié. Les questions sont nombreuses : Virgile est-il mort ou vivant ? Que s’est-il passé ce fameux soir de 1973 ? Qui est réellement Iris ? Sur qui Donovan peut-il réellement compter ? Son enquête aura des répercussions immédiates, comme l’incendie de sa maison, des menaces, une agression… Qui est derrière tout cela ? Une chose est certaine : on essaye de l’intimider pour qu’il abandonne ses recherches. Déterminé, il ira pourtant jusqu’au bout, malgré les difficultés, malgré certains événements inattendus et étonnants. Sa soif de vérité et de vengeance est trop forte pour qu’il s’arrête. Après plusieurs rebondissements, j’ai découvert un dénouement qui clôture bien l’histoire et apporte un peu de sérénité.

Entrainant dès les premières lignes, ce roman m’a tout de suite emportée. J’ai adoré ce thriller empreint de suspense et de mystère. Souvent oppressante, l’ambiance est sombre, inquiétante. J’ai ressenti la brume qui apporte une impression de brouillard, devant les yeux mais aussi dans la tête. Les sentiments de Donovan sont variés et fluctuants : tristesse, amertume, colère… Ses découvertes vont décupler son état émotionnel mais il aura également un certain apaisement au contact d’Iris. J’ai apprécié le côté ésotérique et la réflexion sur le destin ; cela m'a parfois fait penser au film L’effet papillon. Cela apporte de la profondeur mais aussi un soupçon d’angoisse dans ce récit rythmé. Les descriptions sont détaillées et réalistes ; l’écriture est aérienne et imagée. Fluide et soignée, la plume de David Ruiz Martin est donc agréable à lire.

Ma note : 5/5

De cet auteur, j'ai aussi lu : Seule la haine.

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Service Presse
Taurnada