"IKAR" de Régis Chaperon

Genre : Roman, Dystopie

Résumé :
En 2057, lorsque le nouveau réacteur à fusion nucléaire IKAR entre en fonction, personne n'imagine qu’une défaillance mineure, dont l’origine remonte à plusieurs années, va bouleverser l'humanité tout entière.
Des milliards d'êtres humains vont devoir migrer loin du monstre pour échapper à sa chaleur destructrice. IKAR brûle tout et grossit sans cesse.
Mathilda et sa fille Léa, Arthur et sa famille, Maxime et Thomas, Constance et son fils, ainsi que les élites qui gouvernent le monde, sont tout autant d'humains qui vont devoir affronter leurs peurs pour pouvoir survivre. Et une partie d'entre eux va choisir d'abandonner la Terre à une mort certaine pour tout recommencer... ailleurs.
La vie n'est qu'une suite de choix, mais il faut savoir faire les bons pour ne pas mourir.

Extrait :
"Le 1er juillet 2037, Kotaro Hunji, directeur général du projet international ITER, monta à la tribune. Face à lui, plus de mille journalistes venus du monde entier attendaient sa déclaration. Souriant, il ajusta le micro du pupitre avant de commencer.
- Mesdames, messieurs, c'est un honneur et un immense plaisir pour moi d'être ici devant vous aujourd'hui. Le projet ITER a été une formidable aventure dès le début de sa construction et je me tourne vers mes prédécesseurs, dont Bernard Bigot, qui connait très bien les défis que nous avons dû relever. [...]
À l'instant où je vous parle, ITER produit plus d'énergie qu'il n'en consomme grâce à la fusion nucléaire, et la réaction est stabilisée. [...]
La construction de ce réacteur expérimental a débuté il y a presque vingt-cinq ans et nous savions tous qu'il faudrait des années avant que cela soit possible."

Mon avis :
Alors qu'il est juste mis en fonction, le petit frère d'ITER, IKAR, bien plus puissant que lui, dysfonctionne. Les conséquences de cela sont épouvantables pour l'humanité qui se consume rapidement. Dans ce chaos, plusieurs familles, plusieurs parcours : comment vont-ils s'en sortir ? La catastrophe peut-elle être limitée ou est-ce vraiment la fin du monde ?

Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de Mathilda, journaliste, qui a assisté aux débuts d'ITER. Vingt ans plus tard, elle est présente pour l'inauguration d'IKAR. Mère célibataire, elle fera tout pour mettre Léa, sa fille, à l'abri. Arthur a travaillé sur le chantier IKAR. Dépassé par son quotidien tant en 2040 qu'en 2057, il va devoir s'affirmer s'il veut survivre. Constance de Gaulle est la Présidente de la République en 2057. C'est elle qui devra faire face au fléau que devient IKAR : prendre des décisions, les assumer. J'ai aimé découvrir toutes ces personnes, leur entourage et les voir évoluer durant les semaines qui suivent le déclenchement de la tragédie.

Dans un monde futuriste (mais pas si loin que ça...), la France inaugure enfin le réacteur à fusion pour produire de l'énergie plus aisément. Le monde se veut rassurant sur la construction d'une telle structure : le plasma produit est dans un tokamak et il s'arrêterait de fonctionner en cas de défaillance... en théorie. Un mois après sa mise en service, la face du monde est sur le point de changer à cause d'une anomalie. Libre, le plasma grossi, avale tout, détruit tout. Dans une ambiance sinistre et pesante, les morts se comptent par dizaines de milliers ; les gens fuient vers d'autres pays. Avec intérêt, j'ai suivi les différents protagonistes dans leur périple. Différent, leur destin réservera bien des surprises. Après une épopée étouffante, le dénouement  laisse le lecteur haletant, en attendant la suite des évènements.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui part de faits réels : le projet ITER existe, tout comme certaines personnes nommées. J'ai ainsi pu me documenter sur le sujet qui est très intéressant. Angoissante, l'histoire parait donc plausible et cela fait réfléchir. Contrairement à d'autres livres apocalyptiques que j'ai lu, la fin du monde ne se produit pas instantanément. La destruction est progressive, ce qui permet de suivre les personnages durant celle-ci : tragédies, renaissance, mort, espoir... Tout s'emmêle. L'atmosphère est oppressante, presque difficile à supporter. Les descriptions sont visuelles et l'on se représente sans mal la situation. Je note quelques redondances dans le récit mais il est relativement dynamique et navigue entre les différents groupes que l'on suit. J'attends la suite pour connaitre l'avenir des survivants... Entrainante, la plume de Régis Chaperon est agréable à lire.

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De cet auteur, j'ai aussi lu : Sans remords.

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Service Presse
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