"Derrière les arbres et autres nouvelles" d'Arnaud Codeville

Genre : Nouvelle, Thriller, Horreur, Suspense

Résumé :
Vous n'oserez plus vous approcher d'une forêt !
Un couple de nordistes accompagnés de leur fils passent pour la première fois leurs vacances dans le Tarn. Fuyant les tracas de la vie quotidienne, c’est avec soulagement qu’ils tentent de se retrouver dans ce havre de paix et de verdure. Lorsqu’un guide local leur propose une randonnée nocturne afin de se ressourcer, ils sautent sur l’occasion. Une fois dans la forêt, ce moment qui se voulait privilégié prend une tout autre tournure...

Extrait :
"- Je voudrais que tu me fasses une promesse, Sophie. On s'en est déjà fait des milliers nous deux, peut-être même des milliards, je le sais, mais celle-là, j'y tiens absolument.
- Oui... mais j'avoue que tu me fais un peu peur avec ce ton mélodramatique.
- Ne sois pas surprise quand tu rencontreras ma famille, s'il te plait.
- Mais pourquoi le serais-je ?
- Parce que ce sont des paysans. Parfois, ils ont une attitude de vieux cons et des propos un peu limites, tu vois ce que je veux dire ? Ne sois pas offusquée, je t'en prie. Je ne veux pas que tu penses que je suis comme eux. Ils vont probablement te poser des questions débiles, mais...
- Est-ce que tu crois sincèrement ce que tu dis ? Tu penses réellement que je suis quelqu'un qui juge au premier abord ? [...]
Il fixa son regard sur la route qui défilait puis glissa une main dans la sienne.
- Ils vont t'adorer... plus que tu ne le crois..."
👉 Extrait de la nouvelle Deux nuits.

Mon avis :
Ce recueil de nouvelles d'horreur/thriller propose cinq histoires glauques parfois teintées d'une touche fantastique. Chacune dans son style, elles comportent toutes un scénario original et fascinant. Prenants, les différents récits renferment du suspense qui fait durer le plaisir (du lecteur !), des rebondissements et du rythme. J'ai trouvé que les histoires sont bien amenés et construites. Absorbé, on ne voit pas les pages défiler.

Certains personnages présentés sont ambivalents : on a parfois du mal à les cerner. D'autres sont touchants et ont un bon fond : j'ai ressenti de l'empathie pour ceux-là... J'ai aussi bien aimé la façon dont l'auteur a personnalisé les titres des nouvelles (calligraphie). Entrainante, la plume d'Arnaud Codeville est toujours aussi intéressante à lire ; j'ai découvert à cette occasion, celle de Valérie Dufourd qui est aussi agréable.

Voici un petit mot sur chaque nouvelle ‒ la première est ma préférée.
  • Deux nuits (55 pages) 
1995. Sophie part pour un week-end à la rencontre de sa belle-famille. Elle appréhende un peu ; Nathan est son premier petit-ami : sera-t-elle à la hauteur ? Plaira-t-elle à ses proches ? Sophie est loin de se douter de qui l'attend derrière la porte de cette maison isolée. Le récit m'a entrainée dans une ambiance glauque et malaisante. Je suis passée par toutes les émotions en suivant le périple de Sophie. L'issue m'a satisfaite ; j'ai trouvé l'ensemble très visuel.

  • Derrière les arbres (119 pages)
Xavier, Carole et leur fils Simon (10 ans) partent en vacances dans le Sud de la France. Ils partent en randonnée nocturne avec un guide un peu curieux. Arrivés dans le gîte pour la nuit, tout bascule... La panique s'empare du couple qui se sent dépassé par les événements qui se produisent dans l'immense forêt. Étonnante, cette histoire m'a emportée au cœur de la forêt et a pris une tournure que je n'avais pas imaginée. Avant de découvrir le dénouement, le suspense est monté crescendo, tenant en haleine.

  • Soledad par Valérie Dufourd (60 pages)
Isolé et malheureux depuis son enfance, Régis garde une certaine rancœur envers les gens, la société. Il choisit de s'installer dans une maison perdue dans le Cantal. Il y fait la découverte d'un étrange chaudron qui lui réservera quelques surprises... Dans une atmosphère mystique, j'ai pu ressentir de l'empathie pour Régis qui s'est senti exclu toute sa vie. Inquiétant, le récit prend une tournure inattendue.

  • Le dernier regard (30 pages)
Chauffeur de taxi en précarité, Richard n'hésite pas à subtiliser le tableau d'un de ses clients tragiquement décédé. Alors qu'il pense tirer un peu d'argent de la toile, il découvre qu'il s'agit d'un simple autoportrait de cet inconnu. Déçu, il se console dans l'alcool ; surviennent alors des choses bizarres... Sombre et angoissante, cette nouvelle m'a fait penser à une fable dont la morale serait Bien mal acquis ne profite jamais. 

  • Les dents du diable (53 pages)
Investisseur ruiné, Luc opte pour une solution radicale avec sa famille en partant en mer. Après une nuit agitée, il découvre que tout a changé et tente de comprendre ce qui lui arrive. Perdu, il sombre peu à peu... Nébuleux, ce récit donne l'impression d'être aspiré dans un obscur tourbillon. On se sent aussi désarçonné que le protagoniste.

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De cet auteur, j'ai aussi lu : La tour de Sélénite, 1974.

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