Genre : Roman, Horreur
Résumé :
1871
Louise, 17 ans, est issue d’une famille aisée très bien vue de la haute bourgeoisie parisienne. Alors, lorsqu’elle tombe enceinte hors mariage, ses parents l’envoient au couvent des Pascalines où résident les Accoucheuses afin de préserver sa réputation.
En échange de leurs soins et de leur protection, les Accoucheuses gardent les bébés et se chargent de les confier à des couples désireux de devenir parents.
Alors que la France se relève juste de la guerre contre la Prusse, le couvent doit affronter les conséquences financières de mauvaises récoltes et d’une épidémie. La congrégation des Pascalines est en danger.
Rien ne saurait arrêter les sœurs dans leur mission de sauver leur couvent, pas même une adolescente curieuse et révoltée du sort que l’on prédestine aux filles dont l’accouchement se complique.
Louise en est certaine, les cris qu'elle entend la nuit ne sont pas uniquement dus aux douleurs de l'accouchement.
De folles rumeurs courent entre les pensionnaires, les Accoucheuses se soucieraient plus du nombre d'enfants qu'elles pourraient vendre que de la sécurité des mères.
Tout a un prix, les secrets aussi.
Extrait :
"Les couloirs du couvent se vident le soir, pour autant, les cris, eux, ne cessent pas.
Si nous n'avons pas le droit de circuler une fois la nuit tombée, nous entendons les hurlements des filles en train d'accoucher. Les pleurs des bébés, eux, traversent moins les murs de pierre, et puis ils ne restent pas longtemps, les sœurs trouvent très vite des familles à qui les confier. Les listes d'attente sont longues, surtout depuis l'épidémie de morts infantiles que le couvent a connue il y a moins d'un an.
Cela fait quatre mois que je suis arrivée, quatre mois que mes parents m'ont laissée aux bons soins de la congrégation des sœurs Pascalines afin de cacher ma grossesse et d'enfanter à l'abri des regards."
Mon avis :
Pour cacher sa situation délicate, Louise est envoyée dans un couvent jusqu'à ce qu'elle ait accouché. Son bébé sera confié à une famille qui prendra soin de lui. Imaginant chaque jour sa vie d'avant, Louise se languit de revoir son beau Gustave. Un soir, l'une des filles la prévient qu'une vague est prévue... Avec appréhension, le soir là, les jeunes femmes ont bien dû mal à terminer leur tisane. Que se passe-t-il vraiment derrière les murs de l'infirmerie ? Les rumeurs qui s'amplifient sont-elles vraies ?
Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de Louise qui nous raconte l'histoire. Enceinte et pas encore mariée, pour éviter le déshonneur, elle vit au couvent des Pascalines depuis quelques mois. Blasée, elle se montre piquante, surtout avec les filles qui ne sont pas de bonne famille. Elle pense qu'elle vaut mieux que la plupart ; mais son jugement sera revu avec les événements inquiétants qui vont se produire. Plutôt naïve et immature, elle va s'endurcir d'un coup pour tenter de survivre et protéger ses amies et leurs bébés. Parmi les sœurs, elle peut compter sur son alliée, Irène. Elle va aussi se rapprocher d'Eugénie qui vient d'arriver. Mais d'autres personnages ne sont pas si attachants, à qui se fier ?
Au départ, rien d'étonnant dans ce roman : à l'époque, il était courant de cacher les filles non-mariées et enceintes. Au couvent, il n'est pas non plus surprenant d'entendre des cris durant la nuit : enfanter n'est pas chose qui se passe dans le silence. Lorsque la vague est annoncée, les jeunes filles savent que toutes celles à terme vont accoucher la nuit qui arrive... et lorsque Louise s'aventure dans les couloirs pour trouver de l'aide, son sang va se glacer. L'angoisse monte, la tension est palpable. Dans une ambiance glauque et glaciale, elle découvre l'envers du décor et ce qu'elle observe la bouleverse au plus haut point. Prise dans un tourbillon, elle n'a qu'une obsession : fuir. Coincée entre les murs de pierre devenus hostiles, son périple sera difficile et de nombreuses épreuves viendront se mettre sur son chemin. Au bout de celui-ci, le dénouement conclut bien l'histoire de Louise... et donne envie d'en savoir davantage...
J'ai été totalement emportée au couvent des Pascalines aux côtés de Louise. J'ai pu vivre avec elle de vives émotions et imaginer ce qu'elle a pu endurer durant les quelques jours où je l'ai suivie. J'ai ressenti l'effroi, la peur, la colère et le désespoir. L'atmosphère est pesante tout au long du récit qui devient de plus en plus sombre au fil des pages. Haletante, l'intrigue fait monter le suspense et l'horreur arrive progressivement. Dynamique, le récit comporte des rebondissements qui attisent l'intérêt. Riches, les descriptions me donnaient la sensation de tout voir. Avec effroi, ma curiosité m'a poussée à engloutir les chapitres pour connaitre le final. Tragique, l'histoire est tout à fait plausible, ce qui fait encore plus frissonner. Encore une fois, j'ai été entrainée par la plume d'Alex Sol, son univers est passionnant.
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De cette auteure, j'ai aussi lu : Vous êtes cordialement invités, Pris dans la toile.
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