"Sang rancune, mon amour" (T5) de Catherine Secq

Genre : Roman, Polar, Humoristique

Résumé :
14 février : c'est la Saint-Valentin, la fête de l'Amour et des Amoureux. Mais, horreur ! Les magnifiques roses rouges, symbole de passion, livrées chez les fleuristes, sont toutes souillées par du sang. Que peut donc bien signifier cette mascarade ? Est-ce un sacrifice ? Une offrande ? Quel est le message et surtout, qui est mort ?
Entre la menace d'un attentat terroriste, une manifestation anti Saint-Valentin ou un règlement de compte, j'ai l'embarras du choix. Cette enquête va me faire découvrir le monde des roses et de leurs redoutables épines. À moi de découvrir le pot aux roses !

Extrait :
"- Tout ça pour ça ! C'est bien ma veine, soupire le patron au moment où il voit entrer dans sa boutique un couple de policiers aussi disparate qu'Esmeralda et Quasimodo. La femme, qui semble être la patronne, est de taille moyenne, solidement charpentée. Elle a l'air de quelqu'un qui sait ce qu'elle veut et fonce sans état d'âme. Son regard vif ne laisse rien échappe. Elle paraît être déjà à l'affût du moindre indice utile. On dirait qu'elle imprime les lieux et les individus dans sa mémoire. Le jeune homme à ses côtés n'a rien à voir. Grand et filiforme, il semble nager dans ses vêtements froissés, autant que sa patronne est serrée dans son jean. Sa chevelure mi-longue, son teint pâle et son regard étonné lui donnent une allure de gamin. S'il n'emboîtait le pas de la femme à la perfection, on pourrait croire qu'il se trouve là là par hasard. Mais, à y regarder de plus près, ces deux-là donnent l'impression d'avoir l'habitude de travailler ensemble.
- Bonjour Monsieur. Je suis la commissaire Bombardier et voici l'inspecteur Holo. Vous êtes le propriétaire de ce magasin ?"

Mon avis :
Quelques jours avant la Saint-Valentin, plusieurs fleuristes de Paris découvrent leurs roses rouges souillées de sang. L'un de ces fleuristes devait livrer l'Elysée, c'est pourquoi l'affaire est prise très au sérieux, par peur d'un attentat. Josiane Bombardier et Paul Holo se charge de cette enquête qui va les entrainer dans le Var, près de Toulon. En effet, toutes les roses viennent de chez M. Bleuhet, le grossiste qui a livré les fleuristes. Sur place, un cadavre les attend... Les policiers débutent alors leurs interrogatoires et au fil des entretiens, plusieurs pistes se dessinent... Quelle sera la bonne ?

Raconté à la troisième personne, ce roman nous entraine une fois de plus avec Josiane et Polo sur les routes de France, sur les traces d'un meurtrier mystérieux. Quel est son but ? Son message ? En veut-il à l'Elysée ? À la Saint-Valentin ? Est-ce une vengeance ? Une action écologique ? L'annonce d'un attentat ? Toutes ces questions resteront dans nos têtes jusqu'au dénouement, car notre duo n'aura que l'embarras du choix concernant les suspects et les motivations… Parmi eux, on trouve un ex-employé insatisfait de son renvoi, deux intérimaires musulmans qui ont de la famille radicalisée, un ancien collaborateur traduit en justice, une association écologique qui milite (entre autres) contre la production des fleurs sous serre, un club sataniste qui rejette la fête des amoureux… Josiane et Polo vont devoir s'armer de patience, effectuer des perquisitions, de nombreux interrogatoires pour recouper les informations et élaborer des scénarios. 

Au travers de l'enquête, nous découvrons les principaux personnages, comme Adam Bleuhet et Eyve, Doka, Angélina et William, ou encore Olivier Smiths, Marc Koppier. Nous essayerons, comme les policiers, de nous faire une idée de leurs personnalités. Ils ont tous des caractères bien différents et plus ou moins explosifs. Une fois encore, j'ai aimé me prêter au jeu de l'enquête et faire mes suppositions. Après quelques rebondissements, le dénouement est plaisant et presque inattendu. 
Dans ce cinquième volume, j'ai particulièrement apprécié le focus fait sur Paul Holo et son passé. Nous découvrons, grâce à Josiane, l'enfance difficile de Polo. La bienveillance de la commissaire nous touche, tout comme les souffrances du jeune homme. 

Une fois de plus, j'ai beaucoup apprécié ce roman de Catherine Secq. Je prends plaisir à découvrir chaque nouvelle enquête de Josiane. Derrière la légèreté, je suis captivée par les affaires qu'elle résout avec l'aide précieuse de Polo. Les personnages sont très attachants et on les voit évoluer. Dans le premier livre, je voyais Josiane comme une ourse un peu bourrue et brute. Elle a toujours ce caractère bien trempé en tant que policière, mais avec Paul, son côté maternel ressort de plus en plus. Elle a un rôle de mentor, mais aussi de protectrice ; elle s'est liée au jeune homme. Paul aussi change au fur-et-à-mesure des épisodes, et l'évocation de son passé annonce d'autres révélations prochainement, je suppose (j'espère !). Dynamique, le récit est bien structuré : il n'y a pas de temps mort ; l'équilibre entre les enquêtes et la vie privée des policiers est bien dosé, tout comme les touches d'humour. Concernant l'histoire, et plus particulièrement la thématique florale, j'ai trouvé que c'était bien documenté. Soignée, la plume de l'auteure est agréable à lire.

Ma note : 5/5

De cette auteure, j'ai aussi lu : Meurtre BénévoleNe jetez pas les morts au compostLe macchabée givré : à servir bien frais et Dédicace sans auteure Ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres.

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