Genre : Roman, Drame, Romance, Young Adult
Résumé :
Résumé :
À dix-huit ans, Sofia s'apprête à passer le bac. Consciente de ne pas pouvoir assouvir sa passion pour la danse, elle espère toutefois avoir l'occasion d'entreprendre des études secondaires. Mais le décès brutal de son frère va considérablement modifier ses plans.
Contrainte de trouver un emploi sous peine d'être mariée de force par son père, elle se retrouve obligée de tenir compagnie tout l'été à Stanislas, un élève de son lycée condamné à purger une peine de prison en étant assigné à résidence.
Or, Stanislas n'est pas seulement le garçon dont Sofia est tombée amoureuse quelques années plus tôt, c'est également celui qui lui a fait subir sa plus grosse humiliation.
Extrait :
" - Sans l'aide de ton frère, nous ne nous en sortirons pas. Nous avons donc demandé à Darko ce qu'il en pensait et la solution qu'il propose me semble être judicieuse.
Depuis que Milo n'est plus là, Darko a comme qui dirait pris sa place. Or, ce n'est pas le fils de mes parents ni mon frère. Il n'a aucune autorité sur moi. Je le défie du regard, bien décidée à ne pas le laisser s'immiscer aussi facilement dans notre vie de famille. Je refuse qu'il manipule mes parents de la sorte. Mais venant de lui, ça ne m'étonne même pas. C'est comme une seconde nature de manœuvrer pour obtenir gain de cause. Je me tourne vers mon père, attendant la suite.
- Nous allons te marier.
Mon sang se glace. Pas de façon imagée, non, pour de vrai. Une vague de froid me parcourt de part en part. Je ne respire plus. Mon cœur s'est arrêté de battre, lui aussi, pour ce que j'en sais. Je suis choquée. Vraiment. Je ne m'attendais pas à cette annonce radicale."
Mon avis :
Sofia rêve d'une vie où elle sera libre de ses choix, comme n'importe quelle fille, comme Eva, sa meilleure amie. Mais Sofia vient d'une famille où la culture enferme les femmes et ne leur laisse aucune indépendance. La mort de Milo, son frère, précipite les traditions : on veut la marier, la vendre ! Malheureuse, Sofia trouve un job d'été qui permettra à ses parents d'avoir de l'argent... Mais abandonneront-ils leur projet pour autant ? Dame de compagnie pour Stanislas, un garçon de son lycée assigné à domicile, Sofia trouvera un peu de réconfort durant ses journées de travail, même si celles-ci sont particulières... La relation entre Sofia et Stan est tendue : un secret caché, une blessure à vif... mais une attirance l'un pour l'autre... Comment l'été finira-t-il ?
Ce roman est raconté à la première personne, par Sofia et Stan. On découvre d'abord Sofia : en quelques lignes, on comprend que le milieu d'où elle vient n'est pas facile. Les femmes doivent être de bonnes mères et de bonnes épouses. Elles ne prennent pas part aux décisions : elles obéissent. Leur avis n'est pas pris en compte, tout comme leurs envies. Chez eux, un mariage n'est pas un mariage d'amour, mais un mariage décidé, imposé à la femme. Il doit rapporter de l'argent et des bénéfices aux familles qui se lient. Aujourd'hui, en France, cette vision est en décalage avec la vie des jeunes femmes telles que Sofia. Nous nous sentons révoltés pour elle, tant à cause de ces traditions d'un autre temps, mais aussi en constatant le peu d'intérêt et d'amour que Sofia reçoit de ses parents... Prisonnière et triste, elle se renferme peu à peu...
Son petit boulot chez Stanislas lui offre un peu de répit. Le jeune homme, bracelet électronique au pied, se voit imposer la présence de cette baby-sitter. Humilié, il se montre agressif et disant les premiers jours : ils ont le même âge et étaient dans le même lycée ! Non seulement ses parents se montrent indifférents, mais en plus, ils lui infligent une honte supplémentaire... Comme si sa punition et sa culpabilité n'étaient pas suffisantes... Les deux âmes torturées finissent par s'apprivoiser et s'apprécier. La joyeuse Maïmoona leur transmettra son expérience et ses conseils pour les aider à entrevoir l'avenir. Malgré leur détermination respective, Sofia et Stan n'atteindront peut-être pas les buts qu'il se sont fixés.
Dans une ambiance sinistre, la situation de Sofia nous préoccupe immédiatement. Malgré sa majorité, on sent qu'elle est coincée par sa famille. Avec la complicité d'Eva, puis de Stan, elle pourra tout de même pratiquer la danse, un art qui lui permet de s'évader loin de la réalité. Impuissants, on aimerait la secouer pour qu'elle fasse la seule chose envisageable : fuir loin de ses parents. Le sujet évoqué dans ce roman, le mariage forcé, est bouleversant et inconcevable. On perçoit aisément les sentiments de Sofia, la narration nous permet de se mettre à sa place. Bien que différente, la situation de Stan comporte des similitudes avec celle de Sofia. Lui aussi est amené à se battre s'il veut s'imposer. Je me suis attachée à ces deux personnages, mais aussi à la douce Maïmoona. Le récit est dynamique, il réserve quelques rebondissements et un dénouement haletant. À la fin de ce premier tome, je n'ai qu'une envie : lire le second ! Soignée et empreinte de réalisme, la plume de Ninon Amey est toujours aussi agréable à lire.
Ma note : 4/5
De cette auteure, j'ai aussi lu : Tout recommencer à zéro, Tout reprendre au début, Dis-moi pourquoi, Ce lien qui nous unit, Les lettres à Juliette, La liberté de nous aimer, Tout me ramène à toi, Deux frères, Croire encore au bonheur.
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Service Presse