Genre : Roman, Dystopie
Résumé :
Quinze années se sont écoulées depuis le premier tremblement de terre et l'arrivée des cadavres. Terrée derrière les murs de la Cité, l'humanité tente de se reconstruire et de repousser l'assaut de l'ennemi.
Iris a grandi et est devenue cette force de la nature prête à tout pour défendre sa famille. Intrépide, redoutable, la fillette qu'elle était s'est muée en féroce combattante. Alors qu'elle s'apprête bientôt à rejoindre l'armée, de terribles secrets lui seront dévoilés.
Qu'est-il réellement arrivé à sa mère dix ans auparavant ? Qui peut-elle croire ? Quel camp choisir ?
Extrait :
"Elle n'en pouvait plus de rester assise à cette table, à écouter des militaires spéculer sur l'avancée des troupes ennemies. [...]
Voilà plusieurs mois que Chris vivait au sein de la Cité et sa loyauté était encore remise en question après tout ce qu'elle avait pu lui apporter. [...]
- Christiane, ici présente, arrive à capter les pensées des cadavres et à en tirer certaines informations. Nous ne savons pas encore expliquer ce phénomène ni le contrôler, mais il nous est d'une aide précieuse.
Un murmure se diffusa dans la pièce. Tous savaient depuis longtemps, la rumeur ayant eu le temps de se propager. Pourtant, comme bon nombre de mythes, personne ne voulait réellement y croire, c'était bien trop loufoque pour être réel. S'entendre confirmer cette information, qui jusque là était restée au rang de complotiste, semblait profondément les choquer."
Mon avis :
Plus d'une décennie après l'effondrement du monde tel que nous le connaissons, l'humanité survit difficilement, avec un climat hivernal et une nuit infinie. Comme si cela ne suffisait pas, une espèce d'humains transformés, les Cadavres, tente de dominer. Au milieu de tout cela, Iris et Eliott ont grandi dans la Cité. Que deviennent-ils ? Que s'est-il passé durant toutes ces années ? Comment les survivants se sont-ils adaptés ? Un affrontement est-il inévitable ?
Second opus de la saga Le dernier souffle. J'avais quitté Chris et ses enfants, Iris et Eliott, alors qu'ils arrivaient dans la Cité, après un long périple et beaucoup d'épreuves. La maman se savait condamnée, la maladie la rongeait : à quel moment est-elle décédée, et comment ? A-t-elle pu en apprendre plus sur la voix, alias l'empereur ? La relève est assurée par Iris, sa fille, devenue soldate de la Cité. Forte et déterminée, elle se montre protectrice avec son frère qui est plus sensible et discret. Attachants, ils sont tous deux entourés par Carmen, leur mère adoptive. J'ai pu rencontrer d'autres personnages plus ambivalents : sympathiques à première vue, mais avec un fond plus insaisissable. J'ai aussi observé les enfants sauvages : qui sont-ils ? Enfant ou adulte, pas d'autre choix que d'être solide et endurci. Le quotidien est parfois (souvent) terrible et implacable. À qui se fier ou pas dans la Cité... et en dehors ? L'empereur tant redouté est-il si mauvais ?
Dans une ambiance glauque, je me suis retrouvée une nouvelle fois projetée dans le chaos du monde post-apocalyptique. L'intrigue se déroule en huis-clos dans la Cité. Au présent, j'ai découvert comment les Hommes se sont organisés depuis l'effondrement. Revenue en partie à l'état primitif, sans modernité, la société se compose plutôt façon dictature. Chaque individu a un rôle précis dans la Cité et les règles y sont très strictes... cela n'est pas sans rappeler d'autres périodes de l'Histoire. Oppressante, l'atmosphère est tendue et sombre. Vivant dans l'angoisse de l'extérieur, en particulier d'une attaque des Cadavres, peur entretenue par le pouvoir, les habitants font profil bas. Iris et Eliott sont un peu à part car leur mère Chris entendait l'empereur dans sa tête : les enfants ont-ils hérité de ce don ? Au passé, j'ai pu connaitre le devenir de Chris entre son arrivée dans la Cité et sa mort. Ces flash-back permettent également de comprendre les répercussions sur le présent. Dans toute cette noirceur, j'ai ressenti les émotions d'Iris et Chris ; essentiellement négatives : colère, tristesse, déception,... Le monde d'après est centré sur l'essentiel : la survie et la défense. Après des révélations et plusieurs rebondissements, j'ai découvert le dénouement avec satisfaction.
Après avoir dévoré le tome 1, j'ai été tout aussi happée par cet opus. Judicieuse, la construction du récit donne du rythme : l'alternance de passé et présent permet de satisfaire la curiosité. En effet, j'avais envie de connaitre les grandes lignes de l'installation de Chris et ses enfants dans la Cité, mais aussi de voir l'avenir de la famille et du monde, plus globalement. Avec intérêt, j'ai donc intégré la Cité : je ne m'attendais pas à ce mode de vie. J'ai alors imaginé ce que Chris a pu ressentir : quitte à être coincé dans un monde sans espoir, n'aurait-il mieux valu rester chez elle ? Ou avec Luc ? La mélancolie est accentuée par le climat : sans soleil ni chaleur, il fait toujours froid et l'obscurité est constante. Cela amène à réfléchir. L'autre mystère concerne les Cadavres : montrés du doigts comme les méchants, que veulent-ils vraiment ? Pourquoi Chris avait-elle un lien avec ? Le suspense est bien entretenu ; j'ai été étonnée à plusieurs reprises. J'ai trouvé les descriptions de l'auteure visuelles, encore une fois, j'avais l'impression de regarder un film. Fluide, la plume de Mélanie Desforges est incisive et percutante. Le scénario de cette duologie est original et intéressant.
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De cette auteure, j'ai aussi lu : Le dernier souffle-Tome 1, Promenons-nous tant que la mort n'y est pas, J'irai tuer près de chez vous, Encore un dernier.
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