"Café crime" (T8) de Catherine Secq

Genre : Roman, Cosy Mystery

Résumé :
Un, deux, puis trois hommes qui disparaissent du jour au lendemain et sans raison. Un, deux, puis trois morts, tous jeunes, de petite taille et célibataires. L'affaire des Disparus du XVIe va m'entraîner à la poursuite d'un tueur en série qui, très vite, panique le tout Paris. Pour cela, il me faudra trouver le rapport entre une start-up qui produit des champignons, un bar-restaurant et la pratique de la course à pied. Une enquête bien corsée qui fait le grand écart entre la capitale et Limoges et au cours de laquelle, on va beaucoup parler de café, marc de café, garçons de café... Croyez-moi, depuis cette histoire, mon petit noir, avec ou sans crème, n'a plus le même goût. Commissaire Bombardier.

Extrait :
"Josiane est embourbée dans le tumulte de ses sentiments lorsque la sonnerie retentit. Réveil en bout de souffle et téléphone tonitruant, ce tintamarre achève de rendre la commissaire de piètre humeur. D’un mouvement brusque, elle se redresse pour stopper l’alarme irritante et répondre à celui qui la dérange de si bon matin. Si c’est Will… Mauvaise pioche, c’est Paul Holo, son adjoint, qui ose l’importuner au lit.
— J’espère que tu as une bonne raison pour me tirer ainsi du sommeil. Je t’écoute, Polo.
— Le corps d’un homme inanimé a été retrouvé au bois de Boulogne, Madame. Apparemment, un joggeur. La Scientifique est en route.
— Bon, j’arrive. Envoie-moi la localisation exacte. On se rejoint sur place.
La perspective d’une nouvelle enquête à résoudre est la seule thérapie capable d’anesthésier la contrariété de la commissaire qui prend vite le pas sur la femme aux déboires amoureux. Rejet intempestif de la couette sous laquelle les deux pelotes noires disparaissent. Saut du lit. Douche rapidement expédiée. Et départ sur les chapeaux de roues.
— À ce soir, les poisons ! Vos croquettes sont servies."

Mon avis :
Paris, XVIe arrondissement. Trois hommes disparaissent à quelques jours d’intervalle sans laisser de trace. Lorsqu’un premier corps est retrouvé, suivi des deux autres, c’est l’engrenage et la panique. La Commissaire Bombardier et son lieutenant Paul Holo sont chargés de cette affaire plus qu’étrange où se mêle course, café et champignons.

Je retrouve cette chère Josiane et son caractère bien trempé dans ce 8ème opus des enquêtes du Commissaire Bombardier. La femme (qui vit avec ses chats) rouspète toujours autant, surtout quand on la réveille trop brusquement... Elle s’agace également vite des comportements de certaines personnes, comme le fameux Elvis Turner qui va faire sa réapparition dans cette affaire. Beau parleur, il a le don de pousser à bout Josiane. Toutefois, son intervention et sa compagnie seront peut-être utiles... Entourée de son équipe, et plus particulièrement de Polo (Paul Holo), elle mène avec minutie ses investigations. Le jeune homme est celui qui a le plus évolue depuis le premier tome : le novice timide et peu sûr de lui est devenu un policier plus confiant et mature. Le duo qu’ils forment tous les deux est plaisant.

Dans cette nouvelle enquête, la Commissaire va découvrir le corps d’un homme qui avait disparu depuis quelques jours. Ce meurtre va les conduire à la start-up Plokirote dont les gérants ont disparu également avant d'être retrouvés morts aussi. Rapidement, une atmosphère inquiétante s’abat sur Paris et l’affaire devient virale. En tirant les fils de cette pelote énigmatique, Josiane et Polo vont partir dans l’univers des bistrots et de la célèbre course des garçons de café ; mais aussi dans un monde plus solidaire et écologique où le marc de café permet de cultiver des champignons. Entrainantes et complexes, les investigations révèlent plusieurs pistes ; les hypothèses sont nombreuses et soulèvent encore plus de questions. Les disparus sont-ils liés ? Est-ce en rapport avec le bistrot ? Le café ? Les champignons ? Tout cela ou encore autre chose ? Il faudra de la patience et de la persévérance à nos policiers aguerris pour percer ces mystères. De découvertes en rebondissements, les révélations finiront par éclater, expliquant alors tout ce méli-mélo. Agréable, le dénouement conclue bien cette nouvelle affaire et laisse songeur sur les perspectives à venir...

Une nouvelle fois, j’ai beaucoup aimé suivre Josiane dans ses péripéties. Je suis très attachée à ce personnage bourru mais au cœur tendre ; ainsi qu’à son protégé Polo qui me rend admirative. J’ai presque l’impression d’avoir vu grandir un enfant qui a pris son envol... À chaque nouvelle intrigue, un nouvel environnement à découvrir. J’apprécie ce concept car il permet de connaître des coutumes, des traditions locales, des modes de vie (etc.). Tout cela est d’ailleurs finement documenté et les descriptions apportent du réalisme à l’histoire. Le panel de personnages est à l’image de cette multitude d’univers : riche, intéressant. Rythmé, le récit comporte du suspense, des rebondissements et des touches d’humour, de légèreté qui signent parfaitement le genre du cosy mystery. Si j’avais un bémol pour cet opus, ce serait le début du livre qui m’a paru un peu long (trop détaillé sur l’activité de Plokirote) ; Josiane n’est introduite qu’au chapitre 4, je l’attendais un peu en amont. Mais ce n’est pas bien dramatique. J’ai pris plaisir à lire ce nouveau roman de Catherine Secq qui sait tenir en haleine et donner envie de poursuivre les aventures de la Commissaire Josiane Bombardier.

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Service Presse