"Une femme entre deux mondes" de Larème Debbah

Genre : Roman, Suspense

Résumé :
Les décès qui frappent Paris se multiplient.
La canicule touche les personnes fragilisées et le nombre de suicides semble augmenter anormalement.
Dans la salle de soins du funérarium de Margaux Balcaen, une jeune femme qui vit entre le monde des morts et celui des vivants, les corps s'amoncèlent.
Hasard ? Coïncidences ?
À première vue, rien ne rattache ces différentes affaires les unes aux autres, aucun point commun. Seulement le désarroi des familles. Jusqu’au jour où un lien ténu semble enchaîner bout à bout les défunts.
Margaux, le lieutenant Van Belle et Nicolas, le papa d’une adolescente qui s’est donné la mort, étudient chaque possibilité et finissent par entrevoir l’invraisemblable vérité.
Peut-on toujours faire confiance à son entourage ?

Extrait :
"Les pompes funèbres. On passe à côté sans trop oser regarder. Ce sont des lieux qu'on redoute. On sait ce qu'il s'y produit, dans les grandes lignes. Le côté sombre reste secret, discret, divulgué uniquement à ceux qui y pénètrent pour travailler. Le point commun, le passage obligé pour nous tous, êtres humains, que nous soyons riches, pauvres, de la haute société ou issus des quartiers malfamés. Même si le cercueil est vie. Personne n'y échappe. Ce sanctuaire dévolu à la mort et aux obsèques ne doit pas nous freiner dans notre élan de connaissance."

Mon avis :
Margaux est passionnée par son travail dans les pompes funèbres. Elle a pris la relève de ses parents et s'épanouie dans ce domaine si particulier. Un jour, elle constate qu'elle reçoit de plus en plus de décès par suicide. Interpellée, elle examine de près les corps et fait part de soupçons à Sylvie Van Belle, une policière qui est tout aussi intriguée. Pourtant, rien ne laisse supposer qu'un acte malveillant est derrière tout cela... Alors que se passe-t-il réellement ?

Dans ce roman, j'ai fait la connaissance d'une jeune femme solitaire et un peu torturée, Margaux. Son univers, c'est son métier : thanatopracteur. Elle vit où elle travaille ; elle travaille où elle vit. Rien ne pourrait la faire changer. Elle porte un regard très respectueux et bienveillant envers ses patients et leur famille. Dans la gestion de l'établissement, elle est aidée par Manuel, son associé. Alors qu'elle a des doutes sur ces morts en série, elle se rapproche de Sylvie Van Belle qui est tout aussi déterminée à découvrir le fin mot de l'histoire. Cette mésaventure va bouleverser la vie de Margaux grâce à une rencontre qu'elle n'attendait plus. Les personnages sont attachants, notamment Margaux qui est touchante dans sa profession.

Intéressante, l'intrigue m'a plongée au cœur d'un funérarium. J'ai découvert un métier qui peut faire peur ou qui est rarement évoqué. Dès les premières pages, j'ai senti que quelque chose clochait dans les décès récents : beaucoup de suicides mais pas de signe d'une intervention extérieure. La narration navigue de Margaux à Sylvie Van Bella mais aussi, et surtout, aux personnes qui s'apprêtent à mourir. J'ai pu appréhender leurs réflexions, leurs pensées, leurs souffrances... avant l'acte ultime. Alors que je m'attendais à un suspense plus important, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs : peu de temps consacré au mystère qui plane... Ce n'est que dans le dernier quart du livre où tout s'accélère vraiment : le détail que Margaux et Sylvie cherchaient apparait, évident. Quelques rebondissements ponctueront le dénouement avant de découvrir un épilogue qui clôture bien le tout.

Cette lecture n'est pas une déception mais, à la lecture du résumé, je m'attendais à quelque chose de plus dynamique et haletant. L'histoire se rapproche plus de tranches de vie agrémentées d'un petit suspense qui arrivera à son apogée à la toute fin du roman. L'ambiance est plutôt pesante, sombre ; le rythme est assez lent, avec des instants de mélancolie, de recueillement. Durant le dernier tiers, le récit devient plus énergique et vivant lors de l'éclaircissement de l'affaire. Avec ce livre, l'auteure rend hommage à la profession de thanatopracteur et la met en lumière, pour casser le tabou. J'ai senti le travail de recherche, l'envie de mettre en avant cet univers... Cela reste une histoire plaisante à lire ; la plume de Larème Debbah est soignée.

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Service Presse