"In vino veritas" de Magali Collet et Isabelle Villain

Genre : Roman, Policier

Résumé :
Lors d'un vernissage, une galeriste est assassinée. Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d'une petite commune en plein cœur du vignoble bordelais. Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l'un va dépendre de la détermination de l'autre. Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.

Extrait :
"Augustin ne se souviendra plus s'il a d'abord entendu le fracas causé par le choc, d'une grande violence, ou s'il a été surpris par le corps de son frère, soulevé dans les airs avant de retomber lourdement sur le sol, quelques mètres plus loin. Ce qu'il ne pourra oublier en revanche, c'est la vision de ses parents courant dans l'allée et le hurlement de sa mère à la vue du corps de son fils.
Puis tout s'enchaine très rapidement. Le cerveau d'Augustin est comme déconnecté. Il y a tout d'abord des cris. Des pleurs. Puis le bruit strident des sirènes. Quelques mots réconfortants de la part des pompiers puis Mathias emporté sur une civière, une couverture dorée sur le corps, le cou maintenu par une minerve. Les yeux clos et le visage livide. Et enfin, le silence. Un silence pesant. Méprisant. Abominable. Insoutenable."

Mon avis :
1999. Un dramatique accident marque la famille Clavery : les parents surprotègent Mathias, la victime ; et ils se montrent sévères avec Augustin, le coupable. Lassé, ce dernier a coupé les ponts avec sa famille à l’âge adulte. Mais un autre événement marquant le pousse à renouer avec eux vingt ans plus tard : Aurélie, la femme de son frère est assassinée lors d’un vernissage. Mathias est le suspect numéro un. Malgré les tensions, Augustin veut tirer son frère de là en enquêtant de son côté… Parviendra-t-il à ses fins ?

Dans ce roman, j’ai fait la connaissance de Mathias et Augustin enfants, au moment de l’accident. Mathias se fait renverser par une voiture alors qu’ils jouent ; les parents tiennent Augustin, l’aîné, pour responsable. Peu commode, Michel, le père de famille se montre inflexible avec son aîné, l’ignorant, le repoussant ; et considère Mathias comme son seul fils. La mère, Delphine, est un peu soumise à son mari ; elle n’ose rien dire. Vingt ans plus tard, rien n’a changé… ou presque. À ce drôle de tableau d’ajoutent des clients mécontents, une vieille amie rancunière, une assistante maladroite, une maitresse éconduite… Des personnages tantôt touchants, tantôt louches, voire antipathiques.

Dans une ambiance électrique, la gendarmerie fait les constats d’usage et creusent la vie d’Aurélie. Elle n’avait pas que des amis et son caractère révèle quelques surprises. Toutefois, tout indique que Mathias aurait pu commettre ce geste. Lent, ce livre policier dévoile des éléments lentement, parfois avec redondance : parfois, une même scène était décrite de deux points de vue. Cela apporte des précisions, mais, pour moi, cela casse un peu la dynamique. D’apparence simple, l’enquête comporte quelques mystères qui subsistent et laissent le lecteur dans l’incertitude. Surprenant, le dénouement apporte un engouement que j’aurais voulu retrouver tout au long du récit. 

Je ressors un peu mitigée de cette lecture ; elle n’était pas déplaisante mais ne m’a pas passionnée non plus. J’ai eu du mal à rentrer dedans : les premiers chapitres paraissent un peu confus, puis tout se met en place insidieusement. Cependant, je trouve que l’histoire manquait d’énergie et de piquant ; les informations arrivent au goutte à goutte, au fil de quelques flash-back. Malgré tout, j’ai apprécié le suspense constant qui tient en haleine et l’impression d’être dans le flou, de ne pas avoir toutes les cartes en main : j’avais donc envie d’aller au bout pour connaitre les révélations. Je n’ai pas vu le final arriver, cela a été une agréable surprise qui me permet de clôturer cette histoire sur une meilleure note. En refermant le livre, j’ai pensé à l’effet papillon : comment un battement d’ailes peut créer un tsunami ? Ou comment une petite erreur peut avoir des conséquences désastreuses ? Je suis contente d'avoir lu ce roman à quatre mains (et surtout deux cerveaux machiavéliques !) ; j'apprécie les romans de Magali Collet et Isabelle Villain.

***

De ces auteures, j'ai aussi lu : Comme une image, Les yeux d'Iris, La cave aux poupées (Magali Collet) ; Mauvais genre, Blessures invisibles, À pas de loup, De l'or et des larmes (Isabelle Villain).

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Service Presse
Taurnada